Boeing ravit Wall Street malgré sa première perte depuis 2009

Publié le 27/07/2016 à 15:24

Boeing ravit Wall Street malgré sa première perte depuis 2009

Publié le 27/07/2016 à 15:24

Par AFP

(Photo: Bloomberg)

L'avionneur américain Boeing (NY., BA) a ravi Wall Street mercredi, en raison d'une hausse surprise de ses revenus, qui a éclipsé sa première perte trimestrielle depuis 2009.

Le chiffre d'affaires a augmenté légèrement de 0,86% à 24,76 milliards de dollars, au-dessus des 24,04 milliards anticipés par les marchés. 

Il est tiré par la division aviation civile - près de 71% du chiffre d'affaires trimestriel - qui a enregistré une hausse de 3,43% de ses revenus après avoir livré 199 appareils au deuxième trimestre (+1%) et enregistré 152 commandes nettes.

Le carnet de commandes est garni avec 5 700 avions à livrer dont le montant est estimé à 417 milliards de dollars, affirme Boeing qui veut livrer de 740 à 745 avions cette année alors qu'il est en pleine transition entre monocouloir 737 et sa version remotorisée 737 MAX dont les premières livraisons sont prévues en 2017. 

Certes les revenus de BDS (Boeing Defense and Space, branche militaire), qui pâtit de la baisse des budgets militaires, ont diminué de 4,9% à 7,17 milliards de dollars.

Mais la rentabilité de cette division qui fabrique les chasseurs F/A-18 Super Hornet et le bombardier B-1 s'est fortement améliorée avec un bénéfice opérationnel de 593 millions de dollars, en hausse de 8,6% sur un an, grâce aux services de maintenance. Le carnet de commandes de BDS est valorisé à 55 milliards de dollars dont 37% proviennent de gouvernements étrangers. 

À Wall Street, l'action Boeing prenait 2,37% à 138,04 dollars en milieu d'après-midi.

Choyer les actionnaires

Investisseurs et experts ont relayé en arrière-plan la perte nette trimestrielle de 234 millions de dollars, la première depuis le troisième trimestre 2009 quand le constructeur aéronautique avait perdu 1,6 milliard de dollars.

Les marchés avaient en effet été préparés la semaine dernière à ce scénario: Boeing avait prévenu qu'il allait inscrire une charge nette de 847 millions de dollars liée à des coûts de reclassification de deux appareils du programme 787, qui étaient dédiés aux tests et devaient normalement être recyclés dans son catalogue.

Les difficultés continues dans le fret ont aussi conduit Boeing à renoncer à une augmentation de la cadence de production du 747-8, dont la fabrication devait passer d'un demi-appareil par mois à un avion mensuel en 2019. Ce renoncement se traduit par une charge nette de 814 millions de dollars.

Les résultats ont été enfin amputés de 393 millions de dollars, en raison de l'explosion des coûts de développement de l'avion ravitailleur KC-46.

C'est la troisième charge liée à ce tanker, seul programme militaire américain majeur décroché par Boeing pour les prochaines années.

Comme attendu, Boeing a abaissé sa prévision de bénéfice par action ajusté annuel désormais prévu dans une fourchette comprise entre 6,10 et 6,30 dollars, contre de 8,15 à 8,35 dollars auparavant. Les analystes attendent 5,34 dollars. 

L'objectif d'un chiffre d'affaires annuel compris entre 93 et 95 milliards de dollars reste inchangé, tandis que la marge opérationnelle sera d'environ 9,5% contre 10% auparavant.

Le directeur général Dennis Muilenburg a néanmoins rassuré sur la volonté du groupe de continuer à rémunérer ses actionnaires tout en investissant pour ne pas se laisser distancer par le grand rival Airbus et les nouveaux acteurs voulant contester son leadership dans l'exploration spatiale et notamment dans le lancement des fusées et satellites de communication. 

«Notre solide génération de cash soutient (...) notre engagement continu à investir dans les produits innovants ( ) et à reverser des liquidités substantielles aux actionnaires via des rachats d'actions et des dividendes», a promis M. Muilenburg.

Boeing a racheté pour 2 milliards de dollars de ses actions au deuxième trimestre, dans le cadre d'un vaste programme qui prévoit encore pour 8,5 milliards de dollars de rachats d'ici 2018.

Le groupe de Chicago, qui a fêté son centenaire le 15 juillet, réfléchit à développer un nouveau programme d’avion afin de combler un vide entre les moyen et les long-courriers, selon une source proche du dossier.

Ce concept baptisé «Middle of Market» vise le milieu du segment du transport aérien de passagers et se situerait entre le plus grand avion 737 MAX et le plus petit 787.

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