Boeing et Lockheed veulent remporter le contrat géant du futur bombardier des USA

Publié le 25/10/2013 à 17:05

Boeing et Lockheed veulent remporter le contrat géant du futur bombardier des USA

Publié le 25/10/2013 à 17:05

Par AFP

Les américains Boeing et Lockheed Martin vont s'allier pour tenter de remporter le contrat géant du prochain avion bombardier américain, qui pourrait atteindre 55 milliards de dollars.

"Boeing et Lockheed Martin font équipe pour participer à l'appel d'offre pour le programme de l'armée de l'Air américaine de chasseur bombardier de longue portée, et Boeing sera le principal sous-traitant avec Lockheed Martin comme principal équipier", ont indiqué vendredi le constructeur aéronautique et le groupe de défense dans un communiqué commun.

Ensemble, les deux groupes seront en mesure d'offrir des "systèmes uniques et abordables qu'ils ne seraient pas en mesure d'obtenir sans partenariat", ajoutent-ils.

L'objectif est de construire entre 80 et 100 bombardiers livrables après 2020, a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'US Air Force, Ed Gulick.

Il a précisé que le prix de référence de l'appareil était de 550 millions de dollars pièce, ce qui porterait le montant du contrat à 55 milliards de dollars.

Le programme du futur bombardier est destiné à compléter la flotte des vénérables B-52 de l'armée de l'Air et de faire mieux que de précédents programmes, les B-1 et B-2, qui étaient déjà destinés à remplacer cet avion mais qui ont été marqués par d'énormes dépassements de coûts.

En 2010, le secrétaire de l'US Air Force, Michael Donley, avait fait valoir que l'approche recherchée sur le futur bombardier était "la prudence" afin de "ne pas reproduire de coûteuses expériences sur des programmes" passés.

Il avait énuméré des "capacités étroites, des technologies risquées et des coûts élevés ayant entraîné des problèmes d'annulation et de faibles inventaires".

L'armée de l'Air n'avait au final acheté que 20 B-2, le dernier bombardier de longue portée en date.

 

Une flotte de bombardiers vieillissante

Michael Donley avait donc indiqué en 2010 que l'armée de l'Air américaine se focaliserait pour le prochain bombardier sur "des technologies existantes" plutôt que sur des technologies de pointe.

Dans le communiqué présentant leur alliance, les deux groupes ont largement insisté sur cet aspect et assurent qu'ils "mettent en commun près de deux siècles d'expérience combinée dans la conception, le développement et les essais d'avions pour nos clients de Défense partout dans le monde".

L'US Air Force avait budgété 292 millions de dollars en 2013 puis 379 millions de dollars en 2014 pour son développement.

L'appareil doit être capable de transporter des bombes nucléaires et pouvoir être opéré sans pilote.

Malgré les fortes baisses sur le budget du Pentagone et un climat général de crise budgétaire aux Etats-Unis, le "programme du bombardier va aller de l'avant comme prévu", pronostique Loren Thompson, expert du Lexington Institute.

"Les Etats-Unis n'ont que 200 bombardiers de longue portée qui ont en moyenne 30 ans d'âge", rappelle l'expert.

Les B-52 remontent aux années 60, les B-1 aux années 80 sous l'ère du président Ronald Reagan et les B-2 ont été construits dans les années 90, ajoute-t-il. Ces derniers étaient considérés comme "les bombardiers les plus performants mais ils étaient extrêmement chers, coûtant plus d'un milliard de dollars pièce".

Le futur bombardier, à un demi-milliard de dollars pièce, devrait être bien moins coûteux et refléter le changement dans les besoins de l'armée de l'Air.

Le B-2 avait été conçu par Northrop Grumman "pour être en mesure de mener une guerre nucléaire avec la Russie", explique M. Thompson. "Aujourd'hui, la mission des bombardiers est très différente: il s'agit de transporter essentiellement des bombes non-nucléaires sur de longues distances".

Pour lui, le tandem Boeing-Lockheed est d'une telle taille et d'une telle capacité qu'il est quasi certain de remporter ce contrat géant.

Un avis nuancé par Richard Aboulafia, expert du Teal Group, qui estime que les chances de Boeing et Lockheed sont de "65% ensemble mais il faut que leur alliance tienne car, séparément, ils n'ont aucune chance de le remporter" face au fabricant du plus récent bombardier.

L'action de Boeing a fini en hausse de 1,7% à 131,19 dollars et celle de Lockheed Martin de 1% à 134 dollars.

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