Aveos: Aéro Montréal refuse de se mouiller

Publié le 19/02/2016 à 11:52

Aveos: Aéro Montréal refuse de se mouiller

Publié le 19/02/2016 à 11:52

Depuis 2012, l'entretien des avions d'Air Canada se fait principalement aux États-Unis, en Israël et à Singapour, notamment. Photo:Bloomberg

Aéro Montréal, le secrétariat de la grappe aérospatiale du Grand Montréal, refuse de condamner ou même de se prononcer sur la décision du gouvernement du Québec de renoncer à ses recours judiciaires pour forcer Air Canada à reprendre ses activités d’entretien d’appareils à Montréal.

En entrevue avec Les Affaires, la présidente d’Aéro Montréal, Suzanne Benoît, a déclaré que sans connaître les fins détails de la position du Québec dans le dossier, elle demeurait confiante que « (…) le gouvernement agisse au final pour le bien de l’industrie aérospatiale du Québec».

Dans la foulée, mercredi, de l'annonce d'intention d'Air Canada d'acheter 45 avions de gamme CSeries de Bombardier, le premier ministre Philippe Couillard a déclaré que le gouvernement Québec serait disposé à renoncer à ses recours en échange d'un engagement du transporteur montréalais d’effectuer l'entretien de ses nouveaux appareils CS300 à Montréal.

Le gouvernement du Québec avait intenté des recours contre Air Canada après que celle-ci eût décidé en 2012 de transférer à l’étranger les mandats de révision et d’entretien lourd de ses appareils, jusque-là confiés à la montréalaise Aveos. Cette décision avait rapidement provoqué la faillite d’Aveos, entraînant la perte de 2 500 emplois, dont 1 700 à Montréal.

Rejoignez-moi sur Linkedin / Suivez-moi sur Twitter / Lisez mes derniers textes 

La Cour supérieure et la Cour d’appel se sont depuis rangés derrière les arguments des procureurs du gouvernement du Québec qui estiment que la Loi sur la participation publique au capital d’Air Canada, forçait le transporteur à maintenir des centres d’entretien d’appareils au pays, à Montréal et Winnipeg.

La Cour suprême vient d’être saisie de ce jugement, porté en appel par Air Canada. Mais déjà, le premier ministre du Québec, de concert avec Dominique Anglade, nouvelle ministre de l’Économie, se dit prêt à laisser tomber leurs recours, et Marc Garneau, ministre fédéral des Transports, annonce être disposé à modifier la loi encadrant Air Canada afin d’«éviter de nouveaux litiges» sur le sujet.

La présidente d’Aéro Montréal affirme que malgré les 1 700 emplois perdus dans les services d’entretien d’aéronefs depuis la fermeture d’Aveos, l’industrie s’était partiellement remise. L'américaine Lockheed Martin a repris une part des activités de maintenance de moteurs d’Aveos et la britannique AJ Walter Aviation a repris les activités de maintenance de structure.

Mme Benoît n’est cependant pas en mesure de préciser le nombre d’emplois créés depuis par ces deux sociétés qui doivent maintenant faire sans l’essentiel des contrats d’entretien de l’importante flotte d’appareils d’Air Canada. La société aérienne, dont le siège est officiellement toujours basé à Montréal, confie le gros de l’entretien de ses appareils à des sociétés basées aux États-Unis, en Israël, à Singapour et en Irlande.

Le syndicat renversé

Appelé à réagir à cette nouvelle position gouvernementale de Québec, David Chartrand, coordonnateur québécois de l’Association international des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA) et vice-président à la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), s’est dit renversé par ce retournement de situation.

En échange de l’abandon des procédures légales contre elle, Air Canada se serait engagée à réaliser les travaux de révision et d’entretien lourd de ses nouveaux appareils au Québec pour une période de vingt ans. Au cours d’une entrevue radiophonique ce matin au 98,5FM de Cogeco, la ministre Anglade a cependant admis ne pas avoir encore obtenu de garantie écrite à ce propos.

Jamais, selon M. Chartrand, l’établissement d’un centre d’entretien d’avions de gamme CSeries pour Air Canada ne saurait compenser pour les 1 700 emplois perdus en 2012. «Ces employés étaient chargés de l’entretien de plus de 300 appareils, des Boeing et Airbus pour la plupart. Cela se compare en rien à l’entretien éventuel de 45 à 75 appareils de gamme CSeries de Bombardier, a déclaré le représentant syndical. J’ai beau me forcer, il n’y a rien à comprendre.»

Rejoignez-moi sur Linkedin 

Suivez-moi sur Twitter

Lisez mes derniers textes 

À la une

Bourse: nouveaux records pour le Dow Jones et le S&P 500 à Wall Street

Mis à jour le 28/03/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto est en hausse et les marchés américains sont mitigés.

À surveiller: Microsoft, Apple et Dollarama

28/03/2024 | lesaffaires.com

Que faire avec les titres de Microsoft, Apple et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes.

Bourse: les gagnants et les perdants du 28 mars

Mis à jour le 28/03/2024 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.