L'avionneur européen Airbus a annoncé lundi à Mobile, Alabama, la construction de sa première chaîne d'assemblage aux États-Unis dont les premiers appareils, des monocouloirs, sortiront en 2016.

"Le moment est venu pour Airbus d'élargir sa présence aux États-Unis", a déclaré le PDG de l'avionneur, Fabrice Brégier, en annonçant à Mobile cette décision de produire sur place des monocouloirs A320 qui constitue un défi pour son grand concurrent Boeing.

Airbus a déjà des chaînes d'assemblage à Toulouse (France), à Hambourg (Allemagne) et Tianjin, en Chine. Boeing ne construit ses avions qu'aux États-Unis, à Seattle (État de Washington) et depuis peu à Charleston, en Caroline du sud.

La construction de la chaîne d'assemblage doit commencer à l'été 2013, a annoncé Airbus. L'assemblage des avions devrait débuter en 2015, les premières livraisons en 2016. Airbus prévoit une production de 40 à 50 appareils par an d'ici 2018 dans ces installations.

"Ce projet va permettre de créer 1 000 emplois stables et bien rémunérés", a déclaré le gouverneur de l'Alabama, Robert Bentley, aux côtés de M. Brégier.

Le site de Mobile, une ville portuaire sur le Golfe du Mexique, avait déjà été retenu par Airbus pour construire des avions ravitailleurs pour l'US Air Force, un contrat de 35 G$ US que Boeing lui a soufflé en 2011.

"Les États-Unis représentent le marché principal d'avions monocouloirs dans le monde, avec une demande estimée à 4 600 appareils au cours des 20 prochaines années, a déclaré M. Brégier. Cette chaîne d'assemblage nous rapproche de nos clients".

Cette annonce de l'avionneur européen a été saluée, non seulement par des élus de l'Alabama et des compagnies aériennes clientes mais aussi par des sénateurs et représentants de l'Ohio, du Mississipi et de Floride.

Airbus emploie plus de 1 000 personnes aux États-Unis, notamment dans des centres d'ingéniérie. Il estime que ses achats auprès de fournisseurs américains, qui se sont élevés à 12 G$ US en 2011, permettent d'y assurer 210 000 emplois.