Guy Hachey, de Bombardier, entend profiter de la reprise des ventes pour accroître significativement les marges bénéficiaires de la division aéronautique de Bombardier. Photo : Bloomberg
Bombardier Aéronautique entend faire doubler ses marges bénéficiaires de manière à les faire passer de 5% actuellement à 10% en 2013.
Ce nouvel objectif a été confirmé ce matin par Guy Hachey, le vice-président Aéronautique de Bombardier, au cours d’un appel conférence à l’intention des analystes financiers, à l’occasion de la diffusion des résultats du quatrième trimestre.
Un volume accru des commandes et des demandes de services et un accroissement continu des prix, devrait lui permettre de mieux absorber l’augmentation des coûts fixes et d’améliorer les marges bénéficiaires de l’entreprise, a expliqué M. Hachey, prenant soin de ne donner plus de précision à propos de chacun des éléments cités.
«C'est un gros défi, a reconnu M.Hachey en entrevue avec LesAffaires.com, mais compte tenu des changements sur le marché et des gains d'efficacité que nous faisons, nous croyons cet objectif atteignable.»
Juste avant la dernière crise économique, Bombardier aéronautique affichait des marges de l'ordre de 9%. Elles se sont remise à descendre au cours de 2009 jusqu'à atteindre les 5% que l'on connaît actuellement.
Des ventes qui devraient grimper
Au cours des douze derniers mois, Bombardier Aéronautique a enregistré 201 commandes nettes (267 commandes brutes et 66 annulations) , comparativement à 11 commandes nettes (213 commandes brutes et 202 annulations) pendant l’exercice précédent.
Au 31 janvier dernier, son carnet de commandes totalisait 16,6 milliards $US, comparativement à 16,7 milliards $US un an plus tôt. Et les prévisions de livraisons pour la période de 11 mois de l’année civile 2011 sont d’environ 240 avions, soit environ 150 avions d’affaires et 90 avions commerciaux, comparativement à 302 au cours de 2009-2010.
Le secteur des avions d’affaires demeure le leader du marché avec une part de marché de 32 % en fonction des revenus et une part de marché de 28 % en fonction des livraisons pour l’exercice clos le 31 janvier 2011.
Début mars 2011, NetJets a passé une commande ferme de 30 appareils Global 5000 Vision et Global Express XRS Vision et de 20 biréacteurs Global 7000 et Global 8000, avec des options pour 70 appareils additionnels de la gamme Global. Cette commande, pouvant atteindre les 6,7 G$US, constituerait la plus importante vente d'avions d'affaires de toute l’histoire de Bombardier.
Par ailleurs, 97 avions commerciaux ont été livrés depuis douze mois, comparativement à 121 l’année précédente, incluant la livraison de neuf appareils CRJ1000 NextGen entrés en service au cours du quatrième trimestre chez Air Nostrum et Brit Air.
Discipline sur les prix
Guy Hachey a précisé que cette reprise observée ne saurait être attribuable à l'application de rabais ou d'une réduction généralisée des prix de vente des appareils. Les appareils bas de gamme, en outre, feraient face à une forte disponibilité d'avions d'occasion qui aurait fait chuter les prix.
«C'est vrai, mais nous ne cassons pas les prix, a assuré M. Hachey. Nous avons montré par le passé que nous sommes disciplinés à cet égard.» Même que, a-t-il poursuivit, les prix avaient tendance à se raffermir et la demande à augmenter depuis quelques mois.
Le secteur du service après-vente semble aussi constituer un secteur qui pourrait permettre à Bombardier d'accroître ses marges au cours des prochaines années.«Il s'agit d'un secteur rentable et où les marges sont très intéressante», a déclaré M. Hachey. Outre la distribution de pièces de remplacement, ce secteur est responsable de la formation notamment.
