Un cow-boy à cravate

Publié le 30/08/2011 à 11:48, mis à jour le 30/08/2011 à 15:07

Un cow-boy à cravate

Publié le 30/08/2011 à 11:48, mis à jour le 30/08/2011 à 15:07

Par Claudine Hébert

Un casse-cou de naissance

Avant de se passionner pour les chevaux et de devenir un accro des rodéos, Dominique Leblanc détenait déjà à 26 ans un C. V. de casse-cou bien rempli. Fils d’un cultivateur de Nicolet, il a fait du motocross durant des années, ce qui lui a valu une collection de fractures au cours de sa jeunesse. Sans compter ses «années Trans-Am», dans la jeune vingtaine, une époque sur laquelle le cascadeur est avare de détails.

Il a beau être un des participants les plus âgés de cette épreuve de rodéo, il n’en casse pas moins la baraque. Grâce à des visites régulières au gym, à son expérience et surtout, à son synchronisme, le cow-boy de Saint-Grégoire forme avec son coéquipier Sylvain Lavoie l’un des trois tandems vedettes qui dominent le circuit depuis dix ans. Un succès qui se répète aussi dans sa vie professionnelle. Depuis 2002, année où il a remporté ses premières courses au Poney Express, Dominique Leblanc est un des meilleurs vendeurs partenaires du cabinet de courtage en services financiers Groupe Cloutier.

Dans les deux cas, dit-il, la réussite d’une bonne entente repose sur un principe: la capacité de développer une forte relation de respect et de confiance.

Malgré tout, Dominique Leblanc n’est pas infaillible. Il lui est arrivé d’avoir la trouille. Plutôt quatre fois qu’une. «Ce qui me vaut sans doute ce grisonnement précoce», dit-il. La plus récente de ces frayeurs est survenue le printemps dernier. Son pied droit est demeuré prisonnier quelques secondes de trop dans l’étrier. Le cauchemar de tout cow-boy qui ne veut pas se retrouver la tête et le corps entre les pattes de l’animal. Une fois de plus, il s’en est tiré indemne, quoiqu’il ait boité pendant près d’un mois. «Chaque fois que ça se produit, je veux tout abandonner. Le week-end suivant, je suis pourtant de nouveau en selle. C’est plus fort que moi.»

Pas question d’abandonner le Poney Express, tant et aussi longtemps qu’il n’aura pas décroché la consécration ultime: la Coupe Canada du Festi-val Western de St-Tite. Au cours des dernières années, ce trophée a échappé à trois reprises au tandem Leblanc-Lavoie par moins d’un dixième de seconde.

Et Dominique Leblanc a d’autres raisons de ne pas vouloir s’arrêter: ses filles, qui commencent à accumuler les victoires; sa conjointe, qui chante l’hymne national avant le début des rodéos; ses chevaux, qui raffolent des courses. Et il y a toujours cet insatiable besoin d’adrénaline que Dominique Leblanc peut aujourd’hui canaliser dans un milieu «contrôlé». On espère seulement qu’il a une bonne assurance invalidité.

 

Les racines du Poney Express

Bien que l’épreuve du Poney Express soit méconnue aux États-Unis, c’est de là qu’elle tire son origine… et son nom. Le Pony Express était un service de distribution rapide de courrier qui a existé d’avril 1860 à octobre 1861. Le défi était de taille. Le courrier devait être livré entre les villes de Saint-Joseph, au Missouri, et de Sacramento, en Californie, en moins de 10 jours. Fondée par trois hommes d’affaires, William Hepburn Russell, William B. Waddell et Alexander Majors, l’entreprise comptait quelque 80 cavaliers et 400 chevaux répartis sur 160 relais. Chaque «Pony Express Rider» devait parcourir de 130 à 160 km par jour. Afin de conserver une vitesse maximale de 15 à 40 km/h, selon le terrain, un cavalier

devait changer de monture tous les 15 à 20 km. Il disposait de deux petites minutes, le temps de mettre pied à terre, avant d’enfourcher sa nouvelle monture. Le service, qui n’a jamais été rentable, a disparu à l’arrivée du télégraphe.

 

Téméraires recherchés

Ce n’est pas d’aujourd’hui que le Poney Express recrute des cowboys téméraires. Déjà, en 1860, l’offre d’emploi du service de courrier était on ne peut plus explicite. «Recherché: jeune cavalier maigre et nerveux, âgé de moins de 18 ans. Doit être un cavalier expert, prêt à risquer sa vie tous les jours. Orphelin de préférence.» William Cody, mieux connu sous le nom de Buffalo Bill, a fait partie des effectifs, alors qu’il n’avait que 15 ans.

 

Une épreuve qui rapporte

Grâce aux épreuves de vitesse, qui comprennent le fameux Poney Express, le Festival Western de St-Tite s’illustre. L’événement, qui aura lieu du 9 au 18 septembre prochain, décroche depuis 1999 le titre de Meilleur rodéo extérieur en Amérique du Nord. Un honneur que lui accordent, année après année, les cow-boys membres de l’International Professional Rodeo Association (IPRA) d’Oklahoma City.

 

(Pour visualiser l'entrevue vidéo, cliquez ici.)

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