Un cow-boy à cravate

Publié le 30/08/2011 à 11:48, mis à jour le 30/08/2011 à 15:07

Un cow-boy à cravate

Publié le 30/08/2011 à 11:48, mis à jour le 30/08/2011 à 15:07

Par Claudine Hébert

Dans l’univers du rodéo québécois, il y a une compétition qui soulève les foules. Cette épreuve s’appelle le Poney Express. Tout se passe en quelques secondes. Dans le manège de 200 x 100 pieds, un premier cavalier file à vive allure pour contourner les quatre perches placées à chaque extrémité de la piste. Alors qu’il s’approche de la quatrième perche, un second cavalier lance son cheval et le rejoint, et tous deux galopent côte à côte.

«C’est à ce moment-là que s’effectue la manœuvre la plus excitante et la plus dangereuse de cette course de relais : l’échange des montures», explique, passionné, Dominique Leblanc, vidéos, photos et coupures de journaux étalées à la grandeur de son bureau de travail. Depuis bientôt 15 ans, presque tous les week-ends de l’été, le conseiller financier de Bécan-cour troque ses souliers vernis contre des bottes de cow-boy.

Dans la course de relais, Dominique Leblanc est le premier à partir. En milieu de parcours, il cède sa monture à son coéquipier en se jetant à terre. Le cowboy risque alors de s’infliger de bonnes blessures.

 

Une épreuve particulière au Québec 

Ils sont une cinquantaine à pratiquer cette course délirante, devenue la reine des épreuves des rodéos présentés partout dans la province. En fait, ils sont les seuls au monde. Nulle part ailleurs au Canada ou aux États-Unis – qui sont le berceau du rodéo –, on n’a encore osé intégrer cette discipline de vitesse au programme. «De l’avis des monteurs professionnels de chevaux et de taureaux sauvages, nous sommes complètement fous!» affirme Sylvain Bourgeois, président de Promotions Wild Time, qui tente d’exporter le concept.

Pourquoi cette course extrême se pratique-t-elle ici? Parce qu’en l’absence d’éleveurs de chevaux et de taureaux destinés aux épreuves de dressage au Québec, l’industrie québécoise du rodéo s’est tournée vers les épreuves de vitesse. Soucieux de rendre le spectacle plus excitant, le promoteur Sylvain Bourgeois a raffiné cette folle course de relais à deux chevaux… et augmenté les bourses offertes aux vainqueurs pour attirer davantage de volontaires.

«Les bourses s’élèvent en moyenne à 1 000 dollars, ce qui permet de couvrir les frais de déplacement», dit Dominique Leblanc, 43 ans. Il ne part jamais sans sa remorque, qui est assez spacieuse pour transporter quatre chevaux et pour loger, à l’avant, sa conjointe et ses deux filles, tout aussi mordues de rodéo que leur père.

Cela n’explique pas pourquoi ce spécialiste en assurance et en rentes collectives – sinon un attrait pour le risque et une dépendance à l’adrénaline – puisse pratiquer une activité aussi dangereuse. Le travailleur autonome répond: «Pour l’ambiance. Pour être au cœur de foules exaltées.» Chaque événement attire plus de 3 000 spectateurs, et jusqu’à 8 000 à Saint-Tite, la Mecque du rodéo au Canada, grâce à son fameux Festival Western.

Des frissons qui ne sont pas donnés. Ce hobby coûte pas moins de 50 000 dollars par an en frais de vétérinaire, en foin, en inscriptions, en diesel et en entretien de l’écurie qui abrite ses cinq Quarter Horses.

 

(Pour visualiser l'entrevue vidéo, cliquez ici.)

 

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