Guy Gilbert s’en est tenu à son plan de match. « Quelle que soit la distance de l’épreuve, chaque course est comme la recette d’un gâteau. La première fois qu’on la réalise, il vaut mieux la suivre à la lettre. Une fois la recette réussie, on peut se permettre de déroger à la procédure », dit-il, un brin philosophe.
Des gâteaux, il en a raté. Lors de sa toute première épreuve internationale d’ultrafond, au championnat mondial d’Italie, en mai 2009. Guy Gilbert était trop sûr de lui. « Crinqué » à bloc, le coureur québécois s’est obstiné à maintenir sa vitesse de croisière habituelle de 10 km/h malgré le temps chaud et humide. « J’ai refusé de m’adapter ! » Conséquence : son corps était déjà épuisé au tiers de la course. Le médecin de la compétition a dû mettre fin à sa participation à la 19e heure. « Je frôlais dangereusement l’état de déshydratation avancée. J’approchais du coma », raconte Guy Gilbert, qui dit avoir retenu la leçon.
Notre coureur ne s’en porte pas plus mal. Au contraire. Ces revers lui ont permis de redoubler d’ardeur, de travailler davantage sur ses faiblesses et de corriger ses erreurs en vue des prochaines épreuves. Aussi, il a tissé un réseau d’échanges avec une dizaine de coureurs européens.
La véritable motivation de Guy Gilbert, ce ne sont ni les honneurs, ni les records. Ce sont plutôt les retombées que génèrent ses exploits autour de lui. Tout d’abord, chez lui. Ses deux enfants Julie-Anne, 15 ans, et Gabriel, 19 ans, sont des sportifs accomplis. « Le vrai portait de leur père », dit Marlène Bergeron, sa conjointe.