Levée de boucliers contre la vente des barrages d'AbitibiBowater

Publié le 21/03/2009 à 00:00

Levée de boucliers contre la vente des barrages d'AbitibiBowater

Publié le 21/03/2009 à 00:00

Par Marc Gosselin

La mobilisation rapide des intervenants socioéconomiques de la région, en février, a tué dans l'oeuf la rumeur de vente des barrages hydroélectriques d'AbitibiBowater reliés à ses usines de Kénogami, à Saguenay, et d'Alma, au Lac-Saint-Jean.

Selon les intervenants interrogés par Les Affaires, la vente des installations hydroélectriques d'AbitibiBowater signifierait à toutes fins utiles la fermeture des usines de Kénogami et d'Alma, qui emploient 1 500 personnes.

"L'avantage énergétique a toujours été important ici, particulièrement depuis la fusion d'Abitibi-Consolidated et de Bowater. Cette énergie nous permet de réduire nos coûts de production par tonne", explique Raynald Lapointe, président du Syndicat des travailleurs et des travailleuses des pâtes et papiers d'Alma, affilié à la CSN.

L'usine d'Alma, qui emploie 500 travailleurs, produit du papier equal offset (EO), fabriqué à partir d'une pâte non blanchie teintée de latex, ainsi que du papier à annuaires téléphoniques.

Avant le regroupement d'Abitibi-Consolidated et de Bowater, en 2007, l'usine d'Alma ne comptait pas de concurrent au sein du groupe pour le papier EO.

Le portrait n'est plus le même depuis l'intégration, indique Raynald Lapointe.

"D'autres usines d'AbitibiBowater, situées aux États-Unis, produisent également du papier EO, utilisé dans les imprimantes. Elles sont situées beaucoup plus près de nos marchés. Comme nos coûts en transport ont fortement augmenté depuis deux ans, nous avons dû travailler sur la compétitivité de l'usine d'Alma", explique-t-il.

Dossier clos pour le moment

Le travail de sensibilisation du Syndicat des travailleurs et des travailleuses des pâtes et papiers d'Alma, en février, a porté fruit.

Le syndicat a obtenu une rencontre avec le ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard, et le ministre délégué, Serge Simard, qui est aussi le seul député libéral de la région.

La Loi de la Régie de l'énergie prévoit que l'énergie produite par les barrages reliés aux usines doit être destinée à celles-ci. Bref, les barrages sont indissociables des usines.

En entrevue avec Le Quotidien, le ministre Serge Simard a assuré que, s'il devait y avoir des discussions autour des barrages en question, les travailleurs y prendraient part.

"C'est un dossier que nous considérons comme classé pour le moment. Notre première tâche est de travailler à rendre l'usine d'Alma encore plus concurrentielle", dit M. Lapointe.

Il n'y a pas de fumée sans feu, affirme pour sa part Gérard Scullion, maire d'Alma, un des premiers intervenants à avoir appuyé le syndicat des employés d'AbitibiBowater. "Dans les semaines qui ont précédé la rumeur de vente de barrages dans la région, AbitibiBowater en avait vendu certains [des barrages] en Ontario", rappelle-t-il.

Le chef syndicaliste croit que le refinancement d'une partie de la dette d'AbitibiBowater est à l'origine de cette rumeur. C'est que, d'ici la fin du mois, la société doit refinancer un titre de dette de 347 millions de dollars américains arrivant à échéance. Si elle n'y parvient pas, "les conséquences d'une telle situation ne sont pas plaisantes à imaginer", a dit David Peterson, président et chef de la direction de la société, à La Presse il y a quelques jours, à la suite d'une allocution devant le Cercle canadien, à Montréal.

Dans une entrevue téléphonique avec le journal Les Affaires, Pierre Choquette, directeur des relations gouvernementales et des affaires publiques d'AbitibiBowater, a déclaré que l'entreprise n'envisageait pas la vente de ses barrages situés au Saguenay-Lac-Saint-Jean à court ou à moyen terme.

Il soutient que c'est le mandat de vendre 750 millions de dollars d'actifs que la compagnie s'est donné qui a alimenté les rumeurs dans la région.

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