Se regrouper pour survivre

Publié le 07/02/2009 à 00:00

Se regrouper pour survivre

Publié le 07/02/2009 à 00:00

La Mauricie se dépeuple. La région a perdu 1,2 % de sa population depuis 1997, selon l'Institut de la statistique du Québec. Et la saignée est particulièrement forte chez les 20-30 ans.

Pour conserver leurs jeunes, des municipalités se prennent en main. C'est ainsi que Saint-Adelphe a trouvé une solution qui pourrait inspirer tous les villages du Québec aux prises avec la sombre perspective de leur extinction.

Située dans la MRC de Mékinac, à mi-chemin entre Trois-Rivières et Québec, la municipalité compte 1 035 âmes. Il y a trois ans, l'épicerie et la quincaillerie ont fermé leurs portes et le dépanneur s'apprêtait à faire de même. "Quand il n'y a plus de commerces, les résidents s'établissent ailleurs. Et dans un village comme le nôtre, il suffit que quelques familles déménagent pour que l'école ferme à son tour... ce qui signifie la fin de l'aventure", dit Louis-Marc Trudel.

Ce retraité et quatre autres résidents du village ont mis sur pied la Coop du Coin de Saint-Adelphe, qui regroupe épicerie, boucherie, quincaillerie, agence de la Société des alcools du Québec, club vidéo, comptoir de mets cuisinés et station d'essence.

Ouvert depuis juin dernier, le magasin de Saint-Adelphe, d'une superficie de 9 300 pieds carrés, compte 300 membres qui ont déboursé une part sociale de 250 $. Le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation (MDEIE), la SADC, le CLD de Mékinac, la municipalité, la Conférence régionale des élus et la caisse Desjardins ont versé des subventions totalisant plus de 200 000 $.

Un nouveau modèle d'entreprise

Pour assurer la pérennité de la coop, ses initiateurs ont créé un nouveau modèle commercial. "On s'est vite rendu compte qu'on ne pouvait pas exploiter un magasin de façon rentable, car la gestion n'est pas notre métier. Si on ne sait pas faire du pain, on n'ouvre pas de boulangerie", résume M. Trudel.

Ils ont donc confié la gestion du magasin général à la Coop Plus coopérative agricole Champlain-Laviolette. Établie dans le village voisin de Saint-Narcisse, cette coopérative connaît la chanson, puisqu'elle exploite trois quincailleries à Saint-Narcisse, Saint-Tite et Champlain.

La Coop du Coin est propriétaire de son terrain et de son immeuble, tandis que Coop Plus gère le magasin, qui a déjà atteint son seuil de rentabilité.

"Telle était la recette du succès, un partenariat coop-coop", souligne Guy Provencher, coordonnateur à la Coopérative de développement régional Centre-du-Québec/Mauricie, un organisme qui fournit des services d'aide à la création et au maintien de coopératives.

Et pendant ce temps, à Sainte-Thècle...

Les initiatives du genre se multiplient en Mauricie, selon Guy Provencher.

Dans le village voisin de Sainte-Thècle, la coopérative médicale mise sur pied par des citoyens a des projets d'expansion.

"Dans un village relativement éloigné comme le nôtre, à 45 minutes de Trois-Rivières, il n'est pas évident d'attirer des médecins. Mais c'est beaucoup plus facile si on leur offre de travailler chez nous en leur fournissant le local et l'équipement et en se chargeant de la production des rapports à la Régie de l'assurance maladie du Québec. C'est ce que fait notre coopérative", dit Marthe Saint-Arnaud, présidente de la Coopérative de solidarité santé de Sainte-Thècle.

Fondé en 2003, l'organisme regroupe près de 1 400 personnes venant de La Tuque (à 75 minutes de voiture) comme de Shawinigan ou de Grand-Mère. Chacun paie une part annuelle de 100 $. Trois médecins travaillent à la clinique médicale.

Les choses vont suffisamment bien pour que la Coopérative songe à agrandir ses locaux afin de pouvoir y accueillir un dentiste et un optométriste. Mais il faut auparavant trouver ces professionnels, des perles rares. "Le modèle coopératif est le seul qui permette à la population d'avoir accès à un médecin de famille et, si les choses se passent comme on l'entend, à des spécialistes", affirme Marthe Saint-Arnaud.

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