Prête à faire face au ralentissement

Publié le 02/05/2009 à 00:00

Prête à faire face au ralentissement

Publié le 02/05/2009 à 00:00

Par Marc Gosselin

Même dans ses rêves les plus fous, Pierre Desroches, directeur général de Laval Technopole, n'aurait pu espérer une plus belle année 2008 en matière de construction résidentielle : le nombre d'unités construites a bondi de 27,5 %, à 3 675 logements. Les investissements totaux ont été de 1,7 milliard de dollars.

En l'espace de quelques mois, le ciel économique de la troisième ville en importance au Québec s'est assombri. M. Desroches ne se montre pas inquiet pour autant. Il préfère consacrer ses efforts à la préparation de la reprise.

"Nous sommes bien protégés contre la crise économique. Il y a plusieurs PME sur notre territoire, qui sont actives dans une variété de secteurs. Nous ne dépendons pas d'une seule industrie ni d'un employeur qui fournit de l'ouvrage à des milliers de personnes. Plusieurs de nos entreprises fabriquent ou commercialisent des produits à valeur ajoutée. Ces entreprises s'adaptent plus facilement dans un contexte de crise", dit M. Desroches, officiellement en poste depuis mars, mais qui occupe les fonctions de directeur général depuis novembre 2007.

Selon ce spécialiste du développement économique, la crise se traduira par des occasion d'affaires pour les entreprises lavalloises, qu'il faudra toutefois oser saisir.

Par exemple, Laval Technopole a créé, l'an dernier, le Centre des affaires internationales de Laval Technopole (CAILT), qui regroupe tous les services liés au développement international des entreprises. Le CAILT aide notamment les entreprises dans leurs exportations, approvisionnements internationaux et missions de développement de marché.

Pierre Desroches estime que Laval Technopole doit relever deux défis cette année. D'abord, l'organisme doit continuer de faire porter le message "sur la qualité d'un investissement à Laval". Le second défi est de maintenir les liens étroits avec les entreprises qui choisissent Laval ou qui sont déjà établies à Laval.

Le personnel de Laval Technopole est en contact constant avec les entrepreneurs lavallois afin de connaître leurs besoin et de proposer des solutions susceptibles de les aider, par exemple en matière de financement, souligne M. Desroches.

Pierre Desroches croit fermement que le développement économique découle d'abord d'une vision politique. "Ici, il y a une vision politique et une volonté collective d'agir", dit-il.

Un ralentissement inévitable

En entrevue au journal Les Affaires, l'homme de 65 ans, qui a occupé plusieurs postes de haute direction d'une banque, reconnaît que l'économie lavalloise pourra difficilement faire mieux qu'en 2008.

"Il y aura un ralentissement, reste à voir de quelle ampleur. Je ne suis pas un pessimiste. De plus, nous ne sommes pas du genre à plier les genoux à Laval. Il y a encore beaucoup de projets d'investissement, notamment dans le biopôle", ajoute-t-il.

Citagenix, un fabricant et distributeur d'instruments médicaux spécialisés, ne se dit pas trop touché par la crise économique. Pour le moment. Sa direction a tout de même constaté des changements, notamment dans le règlement des factures.

"Par exemple, un client européen avait l'habitude de nous payer dans les 45 jours. Depuis octobre, ce délai est passé à six mois", raconte Nicolas Bourgeois, vice-président, finances et développement des affaires.

Conséquence : la PME lavalloise a dû fermer le robinet du crédit à son client et intervenir rapidement afin de rétablir la situation. "Ce client a tout réglé en six mois. Dès que nous avons reçu ses premiers paiements, nous avons fait suivre d'autres commandes", explique M. Bourgeois.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la conjoncture a fourni à la PME plusieurs occasions, notamment en matière d'embauche. "Nous n'avions pas prévu embaucher de représentants, mais une entreprise du secteur a récemment mis à pied des employés et nous avons décidé de sauter sur l'occasion. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit l'adage."

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