C'est le coup de pouce du patron qui a tout fait débouler

Publié le 22/10/2011 à 00:00, mis à jour le 15/12/2011 à 14:04

C'est le coup de pouce du patron qui a tout fait débouler

Publié le 22/10/2011 à 00:00, mis à jour le 15/12/2011 à 14:04

Jason Mclean et Alexandre Fillion n’auraient jamais acheté Performance Boardshop, de Saint-Sauveur-des-Monts, sans l’aide de leur patron. [Photo : Rachel Côté]

Quand leur patron, Christian Verronneau, leur a annoncé en 2004 qu'il voulait vendre son entreprise, Performance Boardshop, Alexandre Filion et Jason Mclean, du haut de leur 21 ans, se sont demandé : «Pourquoi pas nous ?».

En 2008, les deux jeunes passionnés de sports extrêmes sont devenus copropriétaires de cette boutique de Saint-Sauveur-des-Monts, spécialisée dans la vente de planches à neige, de skis et de planches à roulettes, où ils travaillent tous les deux depuis plus de 10 ans.

Mais rien n'aurait été possible si l'ancien propriétaire n'avait pas décidé de leur donner un coup de pouce financier. «On a cogné à plusieurs portes qui sont restées fermées. On était deux gars de boutique qui ne possédaient pas grand-chose d'autre que de l'expérience. C'est difficile de trouver du financement quand tu es jeune et que tu ne possèdes rien d'autre dans la vie qu'une Honda Civic qui vaut 1 500 $», raconte Alexandre Filion.

C'est avec beaucoup de bonne volonté et d'acharnement, mais surtout grâce à la confiance que leur a témoignée Christian Verronneau, que les deux jeunes, aujourd'hui âgés de 28 ans, sont parvenus à leurs fins.

Au total, le processus de transfert aura duré près de quatre ans. «Le transfert a pris du temps, car je leur ai demandé de se débrouiller pour réunir la mise de fonds. Je voulais qu'ils se commettent», dit M. Verronneau.

Les deux jeunes hommes ont dû trouver une somme équivalente à 30 % du montant total exigé lors de la vente. En plus d'un apport personnel, ils ont chacun obtenu un prêt de 15 000 $ de la SADC des Laurentides, de même qu'un prêt de 30 000 $ du CLD des Pays-d'en-Haut. Pour honorer la différence, leur ancien patron s'est engagé à les financer jusqu'au terme de leur contrat, soit en 2015.

Si Christian Verronneau a consenti à assumer ce risque, c'est en grande partie parce qu'il a lui-même bénéficié d'une telle occasion il y a près de 15 ans.

Une expérience qui se répète

Il n'avait que 19 ans lorsqu'il a fondé Performance, un atelier d'aiguisage de skis spécialisé. L'été, il travaillait pour l'entreprise de fabrication de quais de son oncle. En 1993, ce dernier, qui souhaitait partir à la retraite, lui a proposé de lui céder son entreprise. Grâce au financement consenti par son oncle, le jeune entrepreneur a pu reprendre les rênes de Quais Laurentiens en 1996.

Au fil du temps, Performance a pris de l'expansion en développant la vente d'équipements. Quais Laurentiens a connu également une croissance rapide grâce à l'ajout de nouvelles divisions. Du coup, les deux entreprises saisonnières se sont mises à aller bon train, ce qui est devenu très exigeant pour l'entrepreneur.

C'est pourquoi en 2004, il se résout à se départir de son entreprise de skis. Quand les deux employés lui manifestent leur intérêt à prendre sa succession, Christian Verronneau décide de les aider.

«Je les connaissais bien. Je voyais en eux la volonté, la perspicacité et la ténacité nécessaires pour se lancer dans une telle aventure. Ils m'avaient démontré qu'ils étaient des gens de confiance et qu'ils étaient très motivés. C'est un des principaux facteurs qui a pesé dans la balance», indique l'ancien propriétaire de 40 ans.

Un rôle de mentor

Le transfert a paru long à certains moments, tant au cédant qu'aux repreneurs. Ces derniers reconnaissent toutefois que ce délai leur a permis de se préparer à assumer leurs futures fonctions à la tête de l'entreprise. Car, à l'image de sa propre expérience de relève, qui s'est concrétisée sur trois ans, Christian Verronneau a pris soin de déléguer graduellement à ses successeurs les responsabilités qu'implique la gestion d'une entreprise.

«Cette période a été bénéfique, car on a eu le temps de mesurer dans quoi on s'embarquait et de faire des erreurs, tout en continuant à apprendre», dit Alexandre Filion.

«Il nous a aidés énormément. Il nous a poussés en avant, car il aime qu'on se dépasse. C'est un homme fonceur et c'est un peu ce qu'il a essayé de nous inculquer», ajoute-t-il.

LA TRANSACTION EN BREF

Âge du vendeur aujourd'hui : 40 ans

Âge des repreneurs aujourd'hui : 28 ans

Raison de la vente : Désir de se consacrer à une autre entreprise

Chiffre d'affaires (au moment de la vente) : Plus de 1 million de dollars

Chiffre d'affaires (après la vente) : Plus de 1 million de dollars

Secteur d'activité : Vente de produits liés à la planche à neige, au ski et à la planche à roulettes

Marché : Québec

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