Claude Robichaud, du CLD économique des Moulins [Photo : Gilles Delisle]
" Dans l'ensemble, la région de Lanaudière n'a pas ressenti la récente récession canadienne ", dit Daniel Boutin, directeur régional de Développement économique, Innovation et Exportation.
" Grâce à la diversification de son économie ", dit-il... Et à la forte croissance de sa population, aurait-il pu ajouter.
En effet. Lanaudière est championne en matière de croissance de la population au Québec. Le nombre d'habitants a augmenté de 21,6 % entre 2006 et 2008, par rapport à 7,7 % pour l'ensemble de la province.
" De jeunes familles de Montréal migrent ici, explique Sylvain Savage, conseiller principal pour Développement économique Canada. Elles s'établissent et ont des enfants, si bien que Lanaudière est également championne des naissances au Québec. "
Ce peuplement à la vitesse grand V devrait se poursuivre jusqu'en 2030, selon l'Institut de la statistique du Québec. Et cette prévision est soutenue par deux projets : le train de l'Est et le prolongement de l'autoroute 25, qui faciliteront les déplacements vers Montréal.
Boom économique
C'est pourquoi on assiste depuis plusieurs années à un boom économique dans les MRC situées plus au sud. Les services, les commerces, les entreprises manufacturières et les maisons y poussent comme des champignons.
" Puisque la population est moins vieillissante qu'ailleurs, ça attire des employeurs ", dit Claude Robichaud, directeur général du CLD économique des Moulins. D'ailleurs, les intervenants locaux jouent cette carte pour les attirer. En contrepartie, ils aident les citoyens à prendre connaissance des emplois qui sont offerts près de la maison, loin des bouchons de circulation.
" Fait particulier, ces dernières années, on a noté que l'essor du sud est en train de gagner les MRC plus au centre, soit Montcalm et Joliette ", ajoute M. Savage.
Joliette, la capitale régionale, a même été classée en 2009 la destination d'affaires numéro un du Québec et numéro trois du Canada pour son dynamisme en matière d'entrepreneuriat par la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. " Les forces relevées sont le grand nombre d'entreprises en démarrage, l'optimisme des entrepreneurs, les coûts d'implantation relativement bas et l'ouverture dont les administrations locales font preuve ", dit Olivier Goyet, directeur du CLD Joliette.
En fait, les seules zones qui ne bénéficient pas directement de cette effervescence sont les régions plus rurales et celles au nord, comme la MRC D'Autray, axée sur l'agriculture, et la MRC Matawinie, très dépendante de la forêt, en crise.
Investissements dans la région
" L'avenir est prometteur, dit Daniel Boutin. Les grandes entreprises [Bridgestones-Firestone, Kruger et General Dynamics] se tournent vers la R-D et réinvestissent dans la machinerie. " Quant aux PME, qui comptent pour 99 % du tissu industriel, elles ont réussi pour la plupart à s'adapter au nouveau contexte et sont maintenant plus solides qu'auparavant. " Comme les PME lanaudoises sont moins axées sur l'exportation - la région occupe le 10e rang au Québec en termes des exportations -, elles étaient moins exposées au marché américain et à la clause Buy American ", explique M. Savage.
Et aujourd'hui, elles sont moins vulnérables à l'appréciation de la devise canadienne. " En fait, elles profitent de la force du dollar pour acheter de l'équipement aux États-Unis ", ajoute-t-il.
Croissance de la population, investissements, optimisme. Lanaudière est résolument tournée vers l'avenir.
