Changement de garde imprévu chez Bestar

Publié le 11/02/2010 à 00:00, mis à jour le 11/02/2011 à 08:47

Changement de garde imprévu chez Bestar

Publié le 11/02/2010 à 00:00, mis à jour le 11/02/2011 à 08:47

Par Claudine Hébert

Martin Tardif ne cache pas que le passage du flambeau qu'il vit chez Bestar aurait pu se dérouler dans de meilleures conditions. L'homme d'affaires de 35 ans prend les rênes d'une grande société familiale (devenue publique en 1986) à un poste qui était destiné à un autre membre de sa famille, à un moment où l'entreprise et son industrie traversent une période difficile.

Pourtant, le jeune directeur général, qui dirige l'entreprise de Lac-Mégantic depuis un an, garde le moral et le sourire. Il a même de grands projets pour ce fabricant de meubles en affaires depuis trois générations, dont certains qu'il préfère garder secrets pour le moment. D'ici là, " il faut rajeunir l'image de Bestar, son logo, ses communications et son type de gestion ", soutient celui qui dit être un fervent de la gestion participative et du travail d'équipe.

Martin Tardif ajoute d'ailleurs qu'il passe très peu de temps dans son bureau de directeur général, qu'il juge accessoire, préférant se mêler aux employés de l'usine.

Prendre le relais

Le gestionnaire, qui compte 12 ans d'expérience au sein de l'entreprise, notamment à titre de directeur d'usine et de directeur du service de génie industriel, a hérité du poste qui devait revenir à sa soeur aînée, Michèle. Après plus de 20 ans passés au sein de l'entreprise familiale, celle-ci a décidé de se réorienter en développement économique.

Martin Tardif, détenteur d'une mineure en administration, préconise un type de gestion différent de celui qui a permis à son grand-père Jean-Marie (toujours vivant à 93 ans) et à son père Paulin de faire de l'entreprise un des plus importants employeurs de la région.

" Il faut être plus souple avec des employés qui doivent composer entre le travail et la famille. Je suis convaincu qu'une gestion moins hiérarchisée et plus orientée sur le travail d'équipe s'avère plus attrayante auprès des jeunes travailleurs prêts à venir s'établir dans la région ", soutient-il.

Le jeune gestionnaire concède néanmoins que le partage de l'expérience de ses prédécesseurs et le mentorat sont essentiels à la réussite. Son père Paulin, président du conseil d'administration, lui donner régulièrement des conseils administratifs.

Réalignement des ventes

Bien qu'il en ait déjà été plus du double, le chiffre d'affaires de Bestar devrait se situer tout près de 37 millions de dollars en 2010. L'effectif, qui comptait plus de 500 personnes au début des années 2000, a aussi été réduit de moitié. Malgré tout, l'entreprise se démarque encore dans la fabrication de composantes de meubles de rangement et dans le secteur du mobilier de bureau prêt-à-assembler. Des produits qui s'adressent principalement aux très petites entreprises de moins de 15 employés et aux travailleurs autonomes, dont le nombre ne cesse de croître au pays.

" Aujourd'hui, près du tiers de notre production de mobilier de bureau se vend grâce à Internet ", souligne Martin Tardif, qui ajoute que Bestar peut livrer ses produits en moins de sept jours partout en Amérique du Nord, ce que ses concurrents asiatiques ne peuvent faire.

Que réserve l'avenir ? Bestar a pu survivre aux importations massives et à un dollar fort. La moitié de la production continue d'ailleurs de franchir la frontière vers le Sud. L'entreprise effectue aussi de plus en plus de sous-traitance pour d'importants manufacturiers québécois de mobilier de bureau. " Il faut savoir innover, s'adapter aux changements; c'est la clé ", résume Martin Tardif.

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