La Vallée de la plasturgie prend forme

Publié le 24/01/2009 à 00:00

La Vallée de la plasturgie prend forme

Publié le 24/01/2009 à 00:00

Par Pierre Théroux

L'industrie des plastiques et des composites se mobilise pour offrir de nouveaux produits diversifiés, écologiques et à forte valeur ajoutée.

"Dans le contexte actuel, l'industrie doit se démarquer pour être plus performante et compétitive", note Marie Claude Guillemette, présidente de Plastiques Moore, de Saint-Damien-de-Buckland.

Dans le cadre de la démarche ACCORD, qui a ciblé ce secteur d'activité comme principal créneau de développement de la région Chaudière-Appalaches, les différents acteurs se sont même regroupés sous le concept de la Vallée de la plasturgie.

"On travaille tous dans le même secteur, mais sans nécessairement se parler. On a maintenant les outils pour favoriser le rapprochement et le réseautage des entreprises de l'industrie", note Mme Guillemette, qui porte aussi le chapeau de présidente du comité de créneau Matériaux composites et plastique.

Des ventes qui débordent les frontières

La région accorde la priorité à ce créneau en raison notamment de la présence de nombreuses entreprises qui fabriquent une gamme étendue de produits. Quelque 80 sociétés employant 5 000 personnes oeuvrent dans ce domaine, dont une dizaine de grandes entreprises comme IPL, Sigma Venture, Plastiques Gagnon et P.H. Tech qui comptent chacune plus de 100 employés.

Ces entreprises sont présentes dans des marchés distincts. L'emballage (alimentaire, commercial ou industriel) représente 34 % de la production. Suivent les produits liés à la construction (isolation, accessoires de salle de bain) avec 26 %, les produits de marchés diversifiés (défense, médical, électronique) avec 22 % et les produits liés au transport (automobiles, trains et autobus) avec 18 %.

Les ventes de cette industrie en Chaudière-Appalaches se chiffrent à environ 1 milliard de dollars et débordent amplement des frontières du Québec. Les exportations se réalisent encore principalement aux États-Unis.

Mais la hausse du prix du pétrole qui nuit à la matière première, la force du dollar canadien, la concurrence des produits asiatiques et la pénurie de main-d'oeuvre sont autant de facteurs qui, ces dernières années, ont eu des répercussions sur le secteur.

"On s'en tire pas trop mal, compte tenu des circonstances, mais il faut réagir pour mieux faire face à ces menaces et assurer la croissance du secteur", dit Marie-Claude Guillemette.

Regroupement d'achats

L'industrie s'est donc donné un plan d'action qui vise cinq axes : productivité, innovation, commercialisation, ressources humaines et réseautage.

Quelques mesures ont déjà été mises en oeuvre, dont la formation d'un regroupement d'achats et d'un consortium en R-D.

Une quinzaine d'entreprises sont membres de la Coopérative d'achats stratégiques intégrés (CASI), un regroupement créé en 2002 par quelques entreprises manufacturières chimiques, cosmétiques et pharmaceutiques.

Les entreprises membres sont réunies en cellules en fonction de leur domaine d'activité et peuvent ainsi diminuer leurs coûts d'achat de biens et de services.

"Le groupe d'achat nous a permis d'économiser des milliers de dollars, notamment sur l'achat de résine, et de réduire les coûts de production", constate Mme Guillemette.

Un consortium de recherche a aussi été mis sur pied afin d'aider les entreprises dans leurs efforts de développement de technologies et de nouveaux produits.

"Près de 70 % de nos entreprises comptent moins de 50 employés. Elles n'ont pas les ressources humaines et financières pour entreprendre d'importants projets de R-D. Mais elles peuvent travailler ensemble sur certaines innovations", dit Mme Guillemette, en précisant que le Centre de technologie minérale et de plasturgie du Cégep de Thetford collabore à ce projet.

Des plastiques "verts"

L'un de ces projets vise à prendre le virage vert, notamment par la mise au point de matériaux plus écologiques. "On parle de plus en plus de bioplastiques, notamment pour remplacer les plastiques utilisés dans le secteur des emballages", note Marie-Claude Guillemette.

Plastiques Moore a elle-même entrepris le tournant vert avec l'utilisation de polymères biodégradables dans le moulage par injection. L'entreprise analyse actuellement les produits fabriqués pour ses clients afin d'utiliser de préférence des polymères biodégradables lorsque cela est faisable. Plastiques Moore travaille aussi à l'introduction d'un produit biodégradable innovateur destiné aux secteurs forestier et horticole.

Plastiques Moore se spécialise dans le moulage par injection de très petites pièces en plastique dont le poids varie de 0,5 à 2 400 grammes. Ces pièces sont destinées à d'autres entreprises qui les intègrent dans leurs propres produits, notamment des systèmes de ventilation pour l'industrie automobile, des casques de sécurité, des filtres pour sécheuse à linge ou encore des ports USB pour ordinateurs.

Plastiques Moore compte une quarantaine d'entreprises clientes oeuvrant entre autres dans les secteurs du transport, de la sécurité, de l'optique, de l'électronique électrique.

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