La grande séduction

Publié le 19/03/2010 à 00:00, mis à jour le 13/02/2011 à 21:56

La grande séduction

Publié le 19/03/2010 à 00:00, mis à jour le 13/02/2011 à 21:56

Par Pierre Théroux

Début mars. Une délégation d’entrepreneurs de la région de Québec prend le chemin de Montréal. Leur objectif : combler quelques-uns des milliers d’emplois vacants dans la région.

« On leur offre des emplois, mais aussi une qualité de vie dans une région dynamique qui bourdonne de projets », dit Liliane Laverdière, présidente de la Chambre de commerce de Québec qui pilotait la délégation venue participer à un salon de l’emploi.

Depuis quatre ans, la région de Québec affiche le plus bas taux de chômage de toute la province, (dans les 5 %). L’envers de la médaille : le marché de l’emploi, qui devra pourvoir près de 60 000 postes d’ici 2013, peine à suffire à la demande.

Presque tous les secteurs ont des postes à combler : courtiers d’assurance, ingénieurs, programmeurs en médias interactifs, designers graphiques… la liste est longue !

Immigrants recherchés

Voilà pourquoi la région multiplie les initiatives pour trouver du personnel, non seulement à Montréal mais aussi ailleurs au pays et même à l’étranger.

En juin, pour la quatrième fois en deux ans, des entreprises de la région de Québec se rendront en Europe pour répondre à leurs besoins de main-d’oeuvre. Depuis la tenue de la première mission de recrutement en mars 2008, 150 travailleurs qualifiés sont arrivés sur le territoire avec leur famille. Ce qui représente près de 350 nouveaux arrivants.

« La rareté de la main-d’oeuvre nous pousse vers l’étranger », dit Carl Viel, pdg de l’agence de développement économique Pôle Québec Chaudière-Appalaches, qui a organisé ces missions en Europe, notamment au Salon des Carrières des ingénieurs, scientifiques et informaticiens, qui se tient à Paris.

Pour soutenir les efforts de recrutement hors Québec des entreprises de la région, l’organisme et d’autres partenaires ont lancé en avril 2009 un service d’information et de référencement : le 1 888 ME VOILÀ, un service téléphonique et un site Internet, qui constituent un point de rencontre entre les employeurs et les chercheurs d’emplois.

Rapprochement avec les étudiants

Cependant, les immigrants ne se trouvent pas qu’à l’étranger. Depuis trois ans, le Service d’orientation et d’intégration des immigrants au travail de Québec (SOIIT) organise avec des entreprises des missions de recrutement auprès d’immigrants de Montréal.

« Il n’est pas toujours nécessaire d’aller à l’autre bout du monde pour trouver des immigrants », dit Babakar-Pierre Touré, fondateur et directeur général de cet organisme qui a favorisé le recrutement d’une centaine d’immigrants qualifiés de Montréal.

D’ailleurs, « on a la chance d’avoir des étudiants étrangers formés à Québec qui connaissent déjà la région et qui pourraient être intéressés à y rester après leurs études », souligne Mme Laverdière.

D’autant plus, précise-t-elle, qu’un certain nombre d’entre eux étudient dans des domaines qui sont pour la région des créneaux d’excellence ou en émergence. En février dernier, une « opération rapprochement » a été menée entre des étudiants étrangers de l’Université Laval et des entreprises de la région.

La rencontre, organisée par la Chambre de commerce, la Jeune chambre de commerce de Québec, l’université et Emploi-Québec, visait à présenter le portrait socio-économique de la région tout en permettant aux étudiants d’échanger avec des employeurs.

« La majorité des postes sont comblés grâce au réseautage. Or, les immigrants ne connaissent pas tous les réseaux qui leur permettraient de trouver des emplois », explique Mme Laverdière.

Le Parc technologique du Québec métropolitain a trouvé une façon originale de se faire mieux connaître des futurs diplômés. Au début de l’année, une centaine d’étudiants étaient invités à relever des défis techniques lancés par une dizaine d’organisations du Parc, notamment Teraxion, GlaxoSmithKline et l’Institut national de l’optique (INO).

Outre la possibilité de gagner un voyage d’une semaine à Tokyo, les participants pouvaient également se voir proposer un stage ou même un emploi.

Le Parc technologique aide les entreprises à recruter, mais aussi à retenir les nouveaux venus et à les intégrer. Le service RH CONSEILS propose aux entreprises des services en matière de marketing de recrutement, du soutien dans le processus de recrutement ainsi que dans l’accueil et l’intégration de nouveaux employés.

L’INO offre des services d’accompagnement qui vont de l’obtention du permis de travail à la recherche d’un logement ou d’une école pour les enfants. Il les met aussi en contact avec des gens de leur communauté qui sont déjà installés dans la région.

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