Partenariat Transpacifique : un peu de réalisme SVP

Publié le 18/11/2011 à 16:01, mis à jour le 18/10/2013 à 10:18

Partenariat Transpacifique : un peu de réalisme SVP

Publié le 18/11/2011 à 16:01, mis à jour le 18/10/2013 à 10:18

Par François Normand

[Photo : Bloomberg]

ANALYSE - Annoncé en grande pompe par le président américain Barack Obama, le projet de zone de libre-échange du Pacifique suscite de l’enthousiasme. La Maison Blanche croit même pouvoir aboutir à un premier texte juridique en 2012!

Le Partenariat Transpacifique (TPP) vise à créer la plus grande zone de libre-échange au monde. Le TPP comprendrait douze pays : l’Australie, le Brunei, le Canada, le Chili, les États-Unis, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam. Ensemble, ces pays abritent 800 millions de personnes et représentent 40% de l’économie mondiale. On comprend l’enthousiasme des entreprises.

Or, il y a loin de la coupe aux lèvres. Car les obstacles politiques et économiques à la mise en place de cet accord sont nombreux.

La Chine jouera les trouble-fête

Aux yeux de Pékin, ce projet de TPP piloté par les États-Unis est vu comme une stratégie des Américains pour accroître leur présence dans la région Asie-Pacifique et limiter les viser géopolitique de la Chine dans cette région du monde.

De plus, la Chine souhaite créer un espace économique avec le Japon et la Corée du Sud. Il n’est d’ailleurs pas impossible que Pékin fasse pression sur Tokyo pour que le Japon ne participe pas à cette zone de libre-échange du Pacifique.

Comme la Chine est un marché clé pour les exportateurs et les investisseurs nippons, le gouvernement japonais pourrait fort bien être tenté de renoncer à participer au TPP.

Des pays aux économies disparates

Les pays associés au TPP ont des économies très différentes. Le Canada et l’Australie ont des économies basées sur l’exploitation des ressources naturelles. Les États-Unis et le Japon sont des puissances technologiques et manufacturières. Singapour est une plaque tournante financière. Et le Vietnam, la Malaisie et le Pérou sont des économies émergentes.

On voit difficilement comment des pays aussi différents les uns des autres pourront trouver un terrain d’entente pour ouvrir mutuellement leurs marchés aux biens et aux services, sans parler des investissements.

Le mise en place du marché européen a été possible parce qu’il s’agissait d’économies relativement homogènes, malgré les disparités entre l’Allemagne, l’Italie et l’Irlande.

Même chose avec l’ALÉNA : le Canada, les États-Unis et le Mexique ont beaucoup de choses en commun malgré leurs disparités économiques. De plus, ils ne sont que trois!

Si le passé est garant de l’avenir…

Qui parle encore de la ZLÉA, la fameuse zone de libre-échange des Amériques qui devait regrouper tous les pays des Amériques (à l’exception de Cuba)? Ce projet était pour le moins ambitieux par le nombre de pays impliqués – soit 34 - et par la disparité de leur économie. Aussi ce projet a échoué.

Et les négociations multilatérales de l’Organisation mondiale du commerce (OMC)? Elles sont sur la glace car les intérêts des pays développés et des principales économies émergentes de la planète sont difficilement compatibles, voire irréconciliables.

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