Europe: encore un sommet de la dernière chance

Publié le 05/12/2011 à 07:14, mis à jour le 15/10/2013 à 14:39

Europe: encore un sommet de la dernière chance

Publié le 05/12/2011 à 07:14, mis à jour le 15/10/2013 à 14:39

Par AFP

La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy. Photo : Bloomberg

Nicolas Sarkozy reçoit lundi à l'Élysée Angela Merkel pour tenter d'accoucher d'un plan de sauvetage franco-allemand de la zone euro qu'ils proposeront jeudi aux dirigeants européens avec l'espoir, enfin, d'éteindre l'incendie provoqué par la crise de la dette.

Depuis des mois, les rencontres "de la dernière chance" succèdent aux sommets "cruciaux" sans être jamais parvenus à sortir l'économie européenne de la nasse financière dans laquelle l'a plongée la crise grecque, pour la plus grande inquiétude du reste de la planète, les États-Unis en tête.

Le "déjeuner de travail" qui réunit lundi après-midi le président et la chancelière n'échappe pas à la règle. Il s'agit officiellement de peaufiner la fameuse "initiative commune" annoncée il y a quelques semaines pour changer les traités européens en améliorant le fonctionnement erratique de la zone euro et ainsi, selon Nicolas Sarkozy, "garantir l'avenir de l'Europe".

Les détails des discours prononcés la semaine dernière par les deux dirigeants ont souligné le fossé qu'il leur reste à combler avant le sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne (UE), jeudi à Bruxelles.

L'annonce lundi matin par l'Élysée que le déjeuner serait suivi d'une conférence de presse conjointe suggère toutefois que des progrès ont été faits.

Le marché obligataire européen était du reste marqué lundi par une très forte détente des taux en Italie et en Espagne, à l'approche de ce sommet bilatéral, et au lendemain de la présentation à Rome par le chef du gouvernement italien Mario Monti de nouvelles mesures d'austérité. Les Bourses européennes étaient aussi orientées à la hausse.

Nicolas Sarkozy et Angela Merkel partagent un même objectif : renforcer la gouvernance de la zone euro, la "refonder" dit Paris, en imposant à ses dix-sept membres une plus grande discipline budgétaire pour en faire, prône Berlin, une "Union budgétaire".

Mais le couple franco-allemand, sous la pression de ses opinions publiques, diverge encore largement sur l'architecture de ce futur texte.

Comme il l'a dit jeudi à Toulon (sud-est), le président français s'est rallié à l'idée d'un renforcement de la rigueur budgétaire, avec sanctions contre les États "laxistes". Mais, par souci de "souveraineté", il souhaite faire passer ce tour de vis par les États membres et refuse tout virage "fédéraliste" de l'UE qui ferait de la Commission ou de la Cour de justice, ainsi que le propose l'Allemagne, un "super-gendarme" des budgets nationaux.

En échange de ce tour de vis budgétaire, Nicolas Sarkozy attend de sa partenaire un geste en matière de "solidarité" européenne, en d'autres termes d'aide aux pays en difficulté via un rachat de leur dette par la Banque centrale européenne (BCE) ou l'émission "d'euro-obligations".

Mais, comme elle l'a encore martelé vendredi devant le Bundestag, Angela Merkel s'y refuse. Même si la trêve franco-allemande signée le 24 novembre à Strasbourg peut laisser penser que Berlin ne s'opposera pas systématiquement à une intervention de la BCE sur le marché secondaire, la chancelière a répété son refus de la voir dévier de sa mission de combattre l'inflation.

Attendue dans le monde entier, l'issue du bras de fer s'est également imposée comme un sujet de controverse politique. En France, à moins de cinq mois du premier tour de la présidentielle, la gauche a fait feu de tout bois contre le "diktat" imposé par l'Allemagne à l'Europe et à Nicolas Sarkozy, au point de voir la droite instruire son procès en "germanophobie".

Depuis dimanche à Berlin, le candidat socialiste à la présidentielle française François Hollande a nié toute dérive anti-allemande en soulignant sa proximité avec ses amis sociaux démocrates, servi par les critiques de l'ancien chancelier Helmut Schmidt contre la politique d'Angela Merkel.

Quelle que soit l'issue du déjeuner de lundi, le président et la chancelière auront encore une chance de peaufiner leur initiative jeudi à Marseille, à l'occasion d'une réunion des partis de la droite européenne (PPE), avant de rallier Bruxelles pour un dîner.

Dès vendredi, Angela Merkel a pris soin de refroidir les ardeurs de ceux qui espèrent du conclave franco-allemand le "grand coup" susceptible de calmer une fois pour toute les marchés. Le remède, a-t-elle dit, "va prendre des années".

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