Snowden a demandé l'asile politique en Russie

Publié le 01/07/2013 à 13:31, mis à jour le 17/10/2013 à 07:58

Snowden a demandé l'asile politique en Russie

Publié le 01/07/2013 à 13:31, mis à jour le 17/10/2013 à 07:58

Par AFP

L'ex-consultant américain Edward Snowden, réfugié dans un aéroport de Moscou et recherché par Washington pour espionnage, a demandé l'asile politique en Russie, où le président Vladimir Poutine a assuré lundi qu'il pouvait rester s'il cessait ses activités contre les Etats-Unis.

"Hier (dimanche) à 22h30, la citoyenne britannique Sarah Harrison s'est présentée au service consulaire à l'aéroport de (Moscou)- Cheremetievo et a transmis une demande d'asile politique de Snowden" en Russie, a déclaré à l'AFP un responsable consulaire de cet l'aéroport, Kim Chevtchenko.

Sarah Harrison est une employée du site internet Wikileaks qui a accompagné Edward Snowden au cours de son voyage le 23 juin en provenance de Hong Kong, où il s'était rendu dans un premier temps après avoir fait des révélations explosives sur les programmes de surveillance des télécommunications américains.

Interrogé plus tôt dans la journée sur le sort d'Edward Snowden au cours d'une conférence de presse au Kremlin, Vladimir Poutine a affirmé que Moscou ne livrait "jamais personne", tandis que des contacts entre les services secrets russes et américains ont été établis au sujet de cette affaire.

"La Russie ne livre jamais personne, et n'a pas l'intention de le faire.(...) Dans le meilleur des cas, nous avons échangé des agents de notre service de renseignement extérieur contre (des individus) arrêtés et condamnés en Russie", a déclaré M. Poutine.

Le président russe a cependant déclaré qu'Edward Snowden devait cesser "ses activités visant à faire du tort à nos partenaires américains" s'il voulait rester en Russie.

"Comme il se considère comme un défenseur des droits de l'Homme, il n'a manifestement pas l'intention de cesser ces activités, c'est pourquoi il doit choisir un pays où aller et s'y rendre", a-t-il ajouté.

Les révélations d'Edward Snowden sur l'ampleur de la surveillance électronique exercée par les Etats-Unis dans le monde suscitaient une vive polémique lundi en Europe après la publication d'informations sur l'espionnage des communications de l'Union européenne.

"Le fait que les alliés (occidentaux) s'espionnent les uns les autres, ce n'est pas notre affaire, qu'ils fassent ce qu'ils veulent", a commenté M. Poutine.

Peu auparavant, le chef du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, avait fait état, pour la première fois officiellement, de tractations entre Washington et Moscou sur le sort de cet informaticien de 30 ans, recherché par les Etats-Unis qui l'ont inculpé d'espionnage et ont annulé son passeport.

Les présidents russe et américain "n'ont pas bien sûr une solution qui satisfasse chacune des parties, c'est pourquoi ils ont chargé le directeur du FSB (Alexandre) Bortnikov et le directeur du FBI (Robert) Mueller d'être en contact permanent et de trouver des solutions", a déclaré M. Patrouchev sur la chaîne de télévision Rossia 24.

"Leur tâche n'est pas simple car ils doivent trouver une solution dans le cadre des normes du droit international", a souligné ce responsable, lui-même ancien directeur du FSB (Service fédéral de sécurité).

"Au jour d'aujourd'hui, il n'est pas possible de dire qu'il y a une solution", a encore déclaré M. Patrouchev.

Edward Snowden est bloqué dans la zone de transit de l'aéroport de Moscou-Cheremetievo depuis le 23 juin et des sources russes ont affirmé que l'absence de passeport valide l'empêchait de prendre un vol pour Cuba, puis Quito.

Il a aussi demandé l'asile politique à l'Equateur mais ce pays a souligné qu'il ne pouvait statuer sur cette demande que si le requérant se trouvait sur son sol et le président, Rafael Correa, a affirmé samedi que la solution se trouvait "entre les mains des autorités russes".

La Russie, qui n'a pas d'accord d'extradition avec les Etats-Unis, a affirmé de son côté ne rien avoir à lui reprocher, arguant en outre qu'il n'avait pas réellement franchi sa frontière, c'est-à-dire le contrôle des passeports.

C'est "un homme libre. Plus vite, il choisira sa destination finale, mieux ce sera, et pour nous et pour lui", avait déclaré M. Poutine le 25 juin.

Les analystes ont estimé que l'affaire suscitait un certain embarras du côté des autorités russes.

"Snowden, c'est une valise sans poignée. Le livrer, c'est perdre la face. Ne pas le livrer, c'est sérieusement détériorer les relations avec les Etats-Unis", a déclaré l'expert Alexandre Goltz.

Alors qu'un responsable parlementaire influent du parti au pouvoir Russie unie, le chef de la commission aux Affaires internationales Alexeï Pouchkov, soulignait qu'il ne fallait pas, "par principe", livrer Edward Snowden aux Etats-Unis, le porte-parole de M. Poutine, Dmitri Peskov, s'était montré dimanche très prudent, affirmant simplement que le sort de l'Américain n'était "pas à l'ordre du jour du Kremlin".

Le président américain a pour sa part déclaré jeudi qu'il n'avait pas l'intention de "marchander" avec la Russie sur le cas Snowden.

L'expert Dmitri Trenine, chef de l'antenne du Centre Carnegie à Moscou, a estimé qu'une négociation pourrait porter sur un échange contre le pilote Konstantin Iarochenko et l'ex-militaire Viktor Bout, emprisonnés aux Etats-Unis respectivement pour trafic de drogue et trafic d'armes.

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