Poutine joue à la roulette russe

Publié le 20/12/2014 à 09:21

Poutine joue à la roulette russe

Publié le 20/12/2014 à 09:21

Par François Normand

ANALYSE - La Russie est au bord du gouffre. Déjà mal en point depuis des années, son économie pâtira de la dévaluation du rouble, de l'effondrement du prix du baril de pétrole et de la politique étrangère nationaliste de son président Vladimir Poutine en Europe orientale.

Depuis un an, la devise russe a perdu quelque 50% de sa valeur face au dollar américain, ce qui fait bondir les coûts d'importation de la Russie. De plus, la hausse des taux d'intérêt orchestrée par la Banque de Russie pour soutenir le rouble fait aussi exploser les coûts d'emprunt des citoyens et des entreprises du pays.

La chute des cours du pétrole est peut-être pis encore pour la Russie. Depuis un an, le baril de pétrole a perdu 40% de sa valeur, pour s'établir environ 55$, le 19 décembre. Une catastrophe quand l'on sait que les exportations de pétrole de la Russie représentent plus de 60% de ses exportations.

La dégringolade du prix du pétrole et la chute de la valeur du rouble tiennent à plusieurs facteurs, soulignent les analystes.

Dans le cas du pétrole, la guerre de prix que livre l'Arabie saoudite aux producteurs de pétrole de schiste (essentiellement les États-Unis) explique en grande partie la chute des cours de l'or noir - beaucoup plus par exemple que la crise économique dans la zone euro ou le ralentissement économique en Chine.

La dévaluation du rouble est bien entendu liée à l'effondrement du prix du baril de pétrole, puisque la Russie est un important pays producteur de pétrole - le troisième au monde après les États-Unis et l'Arabie saoudite, selon The World Factbook de la CIA.

Mais elle est aussi liée aux sanctions imposées par l'Occident à la Russie à la suite de son intervention en Ukraine orientale en 2014, incluant l'annexion de la Crimée (Moscou avait cédé en 1954 ce territoire à l'Ukraine, lorsqu'elle faisait partie de l'ex-Union des républiques socialistes soviétiques.

Lors d'une conférence de presse très courue cette semaine, Vladimir Poutine a déclaré que «les sanctions ont coûté de 25 à 30% de sa valeur au rouble». Selon les analystes, c'est la première fois que le maître du Kremlin reconnaît que les sanctions imposées par les Nord-Américains et les Européens font mal à la Russie.

Les investisseurs qui pensent que les sanctions feront plier Vladimir devront déchanter. Car le président russe s'est investi d'une mission: restaurer la grandeur de la Russie dans la foulée de la dissolution de l'URSS, en 1991.

Pourquoi Poutine ne va pas plier

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