Les taux des pays de la zone euro poursuivaient leur envolée vendredi sur le marché obligataire, fragilisés par de mauvaises statistiques qui renforcent les certitudes des investisseurs sur une entrée imminente de l'Union monétaire en récession.

Vers 12h15 à Paris(6h15 à Montréal), le rendement de l'obligation française à dix ans grimpait à 3,372% contre 3,341% jeudi à la clôture.

Le rendement des obligations italiennes comparables se maintenait au-dessus des 7%, à 7,102% contre 7,058%, un niveau jugé insoutenable sur la durée.

Et les rendements espagnols de même échéance montaient à 5,648% contre 5,601% la veille.

"Plusieurs indicateurs montrent qu'un retour de l'Union monétaire en récession semble inévitable. Cette situation rendra plus difficile la mise en place des programmes d'austérité décidés par les pays européens pour réduire leur déficit, ce qui pèse logiquement sur les rendements obligataires", a commenté Patrick Jacq, stratégiste obligataire chez BNP Paribas.

Le taux de chômage dans la zone euro a stagné à son plus haut niveau historique de 10,3% de la population active en novembre.

"Il y a une grande disparité entre le coeur de l'Europe où le chômage est relativement bien contenu et les pays périphériques comme l'Espagne ou la Grèce où il poursuit son envolée", ont souligné les analystes d'ING.

Les ventes de détail sont de leur côté reparties à la baisse. Un climat inquiétant qui conduit à une nouvelle dégradation de la confiance économique des chefs d'entreprises et des consommateurs européens.

"Les doutes sur la santé du secteur bancaire européen et sur l'ampleur des déficits de certains pays continuent aussi de peser lourdement", a souligné M. Jacq.

La Commission européenne a mis en garde le gouvernement belge à propos du budget fédéral pour 2012 en jugeant que le chiffre du déficit prévu par le gouvernement d'Elio Di Rupo était trop optimiste, a rapporté le journal néerlandophone De Morgen.

Les taux belges à dix ans grimpaient à 4,570% contre 4,535% la veille.