Nouveau scandale à la "Kerviel"?

Publié le 15/09/2011 à 12:13, mis à jour le 18/10/2013 à 07:53

Nouveau scandale à la "Kerviel"?

Publié le 15/09/2011 à 12:13, mis à jour le 18/10/2013 à 07:53

Par AFP

Kweku Adoboli, l'employé d'UBS arrêté aujourd'hui par la police de Londres. Photo : Bloomberg.

Le géant bancaire suisse UBS a révélé jeudi avoir été victime de transactions illégales, qui pourraient lui faire perdre 2 milliards de dollars, et le trader soupçonné d'être l'auteur de la fraude a été arrêté par la police à Londres.

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"Nous pouvons confirmer l'arrestation d'un homme de 31 ans à 03H30, sur la base de soupçons concernant une fraude par abus de position", a indiqué un porte-parole de la police.

Le suspect a été immédiatement placé en détention, a-t-il ajouté sans autre précision.

Selon divers médias britanniques, le suspect s'appelle Kweku Adoboli, et travaille au département ETF ("Exchange Traded Funds", parts de fonds indiciels cotées en Bourse) d'UBS à Londres. La police londonienne n'a pas révélé son nom.

La nouvelle de cette arrestation intervient après la publication d'un bref communiqué d'UBS jeudi, annonçant avoir été victime de transactions frauduleuses effectuées par un de ses traders, qui pourraient lui faire perdre 2 milliards de dollars (1,5 milliard d'euros).

La nouvelle a fait l'effet d'une bombe dans le monde financier et le titre UBS a clôturé en chute de 10,80% à 9,75 francs suisses, dans un marché en hausse de 0,29%.

"UBS a découvert une perte due à des opérations non autorisées effectuées par un trader de la division Banque d'investissement" à Londres, a indiqué la banque, ajoutant qu'"une enquête est toujours en cours, mais UBS estime dès à présent que la perte pourrait s'élever à 2 milliards de dollars".

Il est possible, ajoute la banque, que les comptes du troisième trimestre soient plombés par cette affaire et qu'ils soient dans le rouge.

Autre précision de la banque, les clients ne devraient pas souffrir de cette affaire.

La direction de la banque a aussi écrit à son personnel pour lui dire que la fraude avait été découverte mercredi et que "les fondamentaux de la banque n'étaient pas menacés".

L'établissement, qui avait subi sa dernière perte au 3e trimestre 2009, pourrait enregistrer un résultat négatif de 500 millions de francs suisses au 3e trimestre 2011, a indiqué à l'AFP un analyste.

"C'est vraiment mauvais pour sa réputation et pour celle de la direction", a-t-il ajouté, soulignant que cette annonce n'était pas positive pour les arrivées nettes de nouveaux fonds.

La banque pourra "bien encaisser la perte grâce à ses solides fonds propres, mais le dommage de la réputation sera bien plus sévère", a estimé Rainer Skierka de Sarasin.

"C'est une mauvaise nouvelle pour UBS, mais aussi pour le monde bancaire suisse" a commenté Claude Zehnder de la Banque cantonale de Zurich (ZKB).

Selon lui, la banque avait retrouvé un peu de sa crédibilité perdue, après de nombreux déboires, et l'affaire arrive à un mauvais moment.

Le groupe a en effet annoncé il y a quelques semaines qu'il allait supprimer 3.500 emplois pour faire des économies de 2 milliards de francs suisses.

Il y a trois ans, la banque avait essuyé de très grosses pertes dans les "subprimes" américains et Berne avait volé à son secours, au grand dam des contribuables suisses.

La classe politique suisse a vivement réagi à ces révélations. "Dès lors qu'un seul trader est en mesure de détourner près de 2 milliards de dollars, cela signifie que le contrôle ne fonctionne manifestement pas", a lancé le PS helvétique.

UBS avait aussi fait face à un grave problème d'évasion fiscale aux Etats-Unis et avait été obligée de divulguer les noms de plusieurs milliers de clients américains et de payer une amende de 780 millions de dollars.

L'affaire révélée jeudi ressemble étrangement à ce qu'a vécu la banque française Société Générale en janvier 2008, lorsqu'elle avait annoncé avoir découvert des transactions hors-normes effectuées par un seul trader, Jérôme Kerviel.

La Société Générale avait liquidé les positions prises par M. Kerviel --plus de 50 milliards d'euros-- pour éviter d'être mise en faillite.

Cette affaire avait coûté à la banque française près de 5 milliards d'euros, et le PDG Daniel Bouton avait dû démissionner fin avril 2009.

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