Monti présente un plan très ambitieux pour sauver l'Italie

Publié le 17/11/2011 à 15:47, mis à jour le 17/10/2013 à 14:21

Monti présente un plan très ambitieux pour sauver l'Italie

Publié le 17/11/2011 à 15:47, mis à jour le 17/10/2013 à 14:21

Par AFP

Le nouveau Premier ministre Mario Monti a présenté jeudi un programme très ambitieux d'austérité et de relance pour restaurer "la crédibilité" de l'Italie et contribuer à sauver l'euro dans une Union européenne qui traverse sa plus grave crise de l'après-guerre.

"Rigueur, croissance et équité" sont les grands mots d'ordre de M. Monti, dont c'était le premier discours programmatique devant la Chambre haute du Parlement, avant qu'il n'obtienne tard dans la soirée sa confiance avec 281 votes favorables sur 307.

Le vote de confiance des députés est attendu vendredi et il devrait obtenir à cette occasion également une écrasante majorité.

Pour l'ex-commissaire européen, l'Italie doit cesser d'être "le maillon faible" de la zone euro et contribuer à éviter une faillite de l'union monétaire à laquelle l'UE "ne pourrait pas survivre".

M. Monti, qui pilotera aussi le ministère de l'Economie, a promis de tenir les comptes de l'Italie tout en stimulant une croissance, poussive depuis une dizaine d'années. Il a même créé un super-ministère regroupant Développement économique, Infrastructures et Transports.

Pour l'ex-commissaire européen, il faut convaincre les marchés que l'Italie a "entrepris la route de la réduction du rapport entre dette et PIB (120%, ndlr), dette qui est au niveau d'il y a 20 ans". Troisième économie européenne, l'Italie, endettée à hauteur de 1.900 milliards d'euros, risque l'asphyxie en raison de la montée vertigineuse des taux des emprunts d'Etat (autour des 7%).

L'agence de notation Fitch a estimé que l'Italie a "une fenêtre d'opportunité pour créer une surprise positive" et pour "faire revenir les taux à un niveau plus soutenable". Le Fonds monétaire international a salué la formation rapide du nouveau gouvernement qui s'est doté, selon lui, d'un "programme clair".

Après deux plans d'austérité en juillet et septembre, le nouveau président du Conseil réfléchit d'ores et déjà à de nouvelles mesures de rigueur pour tenir l'objectif d'équilibre budgétaire en 2013.

Il pourrait par exemple rétablir la taxe sur l'habitation principale, son absence étant "une anomalie italienne". Cet impôt avait été supprimé par le Cavaliere, ce qui l'avait aidé à remporter les législatives de 2008.

Pour M. Monti, dont le discours d'une quarantaine de minutes a été interrompu 17 fois par des applaudissements, l'Italie a aussi besoin de mesures "pour rendre l'économie moins sclérosée, favoriser la naissance de nouvelles entreprises, améliorer l'efficacité des services publics et favoriser l'emploi des jeunes et des femmes".

L'Italie doit "investir dans ses talents, dans ses jeunes", a estimé M. Monti, alors que des milliers d'étudiants manifestaient contre les coupes dans le système éducatif public.

M. Monti veut distribuer les efforts de manière "équitable" pour qu'ils soient "mieux acceptés". Il entend donc également réformer le système de retraite qui compte "des privilèges injustifiés" comme les retraites à l'ancienneté (départ à n'importe quel âge après 40 ans de cotisations).

Même démarche pour le marché du travail pour supprimer le fossé entre personnes "trop protégées" et celles qui sont "privées de protections et d'assurance chômage".

La semaine prochaine, M. Monti effectuera une tournée européenne en s'arrêtant à Bruxelles, Berlin, Paris, Londres.

Jeudi soir, le président français Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel et M. Monti "se sont mis d'accord sur la nécessité d'accélérer la mise en oeuvre des mesures adoptées tant au niveau de l'Union européenne et des pays de la zone euro que lors du sommet du G20 de Cannes (sud-est)", a indiqué un communiqué conjoint à l'issue de leur conversation.

Le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy a dit sa "confiance dans la capacité de l'Italie à surmonter les difficultés et à contribuer à résoudre la crise financière que traverse actuellement la zone euro".

Pour l'économiste italienne Loretta Napoleoni, qui enseigne à Cambridge en Grande-Bretagne, il y a "danger" que M. Monti, en "eurocrate convaincu" suive "la politique européenne de défense de l'euro et d'austérité sans rien objecter".

Une fois la période de grâce passée, l'attitude des partis pour le moment contraints à une union de façade pourraient aussi changer, alors que M. Monti a prévu de rester jusqu'aux prochaines législatives du printemps 2013.

Le parti de Silvio Berlusconi votera la confiance sans sourciller, mais son chef, redevenu simple député depuis mercredi, a déjà averti qu'ensuite les réformes de M. Monti seront évaluées une par une.

"C'est un programme de haute volée qui pourrait relancer le pays, mais qui reste pour le moment théorique et devra d'abord passer devant les partenaires sociaux et le parlement", a souligné Giuliano Nocci, de l'école de commerce du Politecnico de Milan.

À la une

Bourse: d'excellents rendements grâce aux «5 magnifiques»

BALADO. Microsoft, Nvidia, Amazon, Alphabet et Meta Platforms ont généré 40% des gains du S&P 500 au premier trimestre.

La moitié des Canadiens soutiennent l’interdiction de TikTok, selon un sondage

Il y a 8 minutes | La Presse Canadienne

Le Canada a ordonné son propre examen de la sécurité nationale au sujet du réseau social TikTok.

La Banque Royale du Canada confirme qu’elle a fait l’acquisition de HSBC

Il y a 36 minutes | La Presse Canadienne

En vertu de cette transaction, 4500 employés de HSBC Canada migreront vers RBC.