Le chaos s'étend en Ukraine, Moscou indigné par les sanctions

Publié le 29/04/2014 à 14:23

Le chaos s'étend en Ukraine, Moscou indigné par les sanctions

Publié le 29/04/2014 à 14:23

Par AFP

Des passants marchent devant la banque centrale de l'Ukraine. Photo: Bloomberg

Le chaos continuait de s'étendre mardi dans l'est de l'Ukraine, où des milliers de manifestants pro-russes se sont emparés de bâtiments officiels à Lougansk, tandis que Moscou dénonçait avec force les nouvelles sanctions infligées par les Occidentaux.

A Lougansk, chef-lieu régional d'environ un demi-million d'habitants, des milliers de manifestants pro-russes se sont emparés mardi après-midi du bâtiment de la préfecture régionale, sur lequel ils ont hissé le drapeau russe, a constaté un journaliste de l'AFP.

"C'est bien ce que font ces jeunes. Nous ne voulons pas de cette junte de nazis qui a pris le pouvoir à Kiev. Nous ne les reconnaissons pas. Moi, je veux que mes enfants et mes petits-enfants grandissent en Russie !", a commenté une ingénieure à la retraite qui assistait à la scène.

Un grand nombre d'entre eux se sont ensuite dirigés vers le siège régional de la police de Lougansk qu'ils ont pris d'assaut, recevant l'appui d'une trentaine d'hommes armés de kalachnikovs et de lance-roquettes, et assiégeaient toujours dans la soirée, selon un journaliste de l'AFP. Les bâtiments de la télévision publique et du parquet ont également été saisis, selon des témoins.

Au même moment à Kiev, le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov dénonçait "l'inaction", voire la "trahison" des forces de l'ordre dans l'est de l'Ukraine.

"Les événements dans l'Est ont illustré l'inaction, l'impuissance et parfois la trahison criminelle des forces de l'ordre dans les régions de Donetsk et de Lougansk", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Au total, les forces pro-russes occupent des bâtiments officiels (mairie, siège de la police et des services de sécurité) dans une douzaine de villes de l'Est.

Selon les médias ukrainiens, des manifestants pro-russes se sont également emparés de la mairie de la ville de Pervomaïsk, proche de Lougansk. Lundi, des militants pro-russes s'étaient emparés de celle de Kostiantynivka où ils ont hissé le drapeau de la "république de Donetsk".

Lundi soir, une manifestation de soutien à l'unité de l'Ukraine à Donetsk avait été attaquée par des militants pro-russes armés de matraques et de couteaux, des violences qui ont fait une dizaine de blessés.

Des "progrès significatifs" ont cependant été accomplis à Slaviansk dans les négociations en vue d'une libération des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) détenus depuis vendredi par des pro-russes, a déclaré à la presse le leader séparatiste de ce bastion rebelle de l'Est, Viatcheslav Ponomarev.

"Une issue positive" est en vue "dans les plus brefs délais", a-t-il ajouté alors que le secrétaire général de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, Lamberto Zannier, se trouvait mardi à Kiev pour des entretiens avec les autorités ukrainiennes sur le sort des observateurs - sept étrangers et quatre Ukrainiens.

M. Ponomarev avait auparavant déclaré à la presse que les militaires étaient des "prisonniers de guerre".

Les rebelles de Slaviansk détiennent également depuis dimanche trois officiers ukrainiens, qu'ils accusent d'espionnage.

L'ambassade des Etats-Unis à Kiev s'était indignée plus tôt mardi de ce qu'elle a qualifié d'actes de "terrorisme".

"Nous condamnons les enlèvements par les séparatistes d'observateurs ukrainiens et internationaux, dont certains ont été sauvagement battus (...) C'est du terrorisme pur et simple", selon un communiqué.

 

Cosmonautes américains "exposés"

A Moscou, plusieurs hauts responsables ont vigoureusement dénoncé les nouvelles sanctions infligées par les Occidentaux.

"Nous rejetons les sanctions quelles qu'elles soient, et en particulier les sanctions adoptées par les Etats-Unis et l'Union européenne, contre tout bon sens, concernant les événements en Ukraine", a lancé mardi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en visite à La Havane.

"C'est le retour du système créé en 1949, quand les pays occidentaux avaient abaissé le Rideau de fer sur les livraisons d'équipements de haute technologie à l'URSS et à d'autres pays", s'est indigné de son côté le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov.

"S'ils veulent frapper le secteur russe des fusées, ils vont automatiquement, par rebond, exposer leurs cosmonautes de la Station spatiale internationale (ISS)", a pour sa part remarqué un troisième haut responsable, le vice-Premier ministre Dmitri Rogozine.

Les vaisseaux russes Soyouz sont, depuis l'arrêt des navettes spatiales américaines, le seul moyen d'acheminer et de rapatrier les équipages de l'ISS.

"L'histoire de la coopération russo-américaine est longue", a relativisé le sénateur américain Bill Nelson, qui dirige le sous-comité sur la science et l'espace au Congrès, interrogé par l'AFP à Washington.

"Il est clairement dans l'intérêt des Russes de continuer à gérer la station spatiale et ce n'est pas possible sans l'aide des Américains", a-t-il jugé.

De son côté, le géant énergétique Gazprom a averti mardi la communauté financière des risques que font peser la crise ukrainienne et les sanctions contre Moscou sur ses profits et son cours en Bourse.

Le Journal officiel de l'Union européenne avait dévoilé plus tôt mardi la liste des personnes considérées comme étant "responsables d'actions qui compromettent ou menacent l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine", dans laquelle figurent les chefs de groupes séparatistes de l'Est ukrainien.

Le chef d'état-major de l'armée russe et le patron du renseignement militaire en font partie.

Le Japon a pour sa part décidé mardi d'interdire de visas 23 Russes.

Les Américains avaient déjà annoncé lundi des sanctions touchant sept responsables russes et 17 sociétés jugés proches du président Poutine. Washington va également revoir les conditions d'autorisation à l'exportation en Russie de certains équipements de haute technologie susceptibles d'avoir un usage militaire.

Les Occidentaux estiment que Moscou jette de l'huile sur le feu en Ukraine et a mené des mouvements de troupes suspects à sa frontière occidentale. Selon l'Otan, elle y aurait massé jusqu'à 40.000 militaires.

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