La zone euro ouvre la voie à la recapitalisation directe des banques

Publié le 29/06/2012 à 07:05, mis à jour le 29/06/2012 à 10:04

La zone euro ouvre la voie à la recapitalisation directe des banques

Publié le 29/06/2012 à 07:05, mis à jour le 29/06/2012 à 10:04

Par AFP

La zone euro veut mettre en place d'ici fin 2012 un mécanisme qui permettra de recapitaliser les banques directement via ses fonds de secours et d'assouplir les conditions pour qu'ils achètent de la dette souveraine sur les marchés, accédant à une demande de l'Espagne et de l'Italie.

"Quand ce sera prêt, le Mécanisme européen de stabilité (MES) pourra avoir la possibilité de recapitaliser directement les banques", a déclaré M. Van Rompuy lors d'une conférence de presse à Bruxelles au terme d'un sommet de la zone euro.

La recapitalisation directe des banques se fera sous certaines conditions.

La zone euro est également prête à ce que les fonds de secours interviennent pour rassurer les marchés, a ajouté M. Van Rompuy, ce qui signifie que le FESF et le MES pourront acheter directement des titres de dette sur les marchés.

"Les pays qui voudraient bénéficier de ces interventions de stabilisation devraient le demander mais (...) ils ne devront pas se soumettre à un programme spécifique, il devront signer un mémorandum mais n'auront pas la troïka", a précisé le chef du gouvernement italien Mario Monti. Les pays de la zone euro dont la dette sera rachetée par un fonds de secours "devront seulement continuer à respecter les décisions qu'ils remplissent déjà", a-t-il ajouté.

Il s'agissait d'une des demandes de l'Italie et de l'Espagne, qui sont étranglées par des taux de plus en plus élevés, mais jusqu'ici l'Allemagne s'y était fermement opposée.

Ces deux pays avaient conditionné leur accord à un pacte de croissance européen d'un montant de 120 milliards d'euros à l'adoption par la zone euro de mesures immédiates pour leur venir en aide.

Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a indiqué de son côté que l'Espagne et l'Italie avaient finalement "levé leurs réserves".

Selon un diplomate, les échanges ont été tendus lors du sommet européen et le président de l'UE Herman Van Rompuy s'est même emporté, surpris par la position espagnole et italienne alors que l'accord sur la croissance était à ses yeux acquis.

"Nous nous sommes mis d'accord sur quelques mesures de court terme. En dépit de la difficulté du moment et des débats, nous avons été à même de donner aux marchés financiers un message", a estimé M. Juncker, au sortir de cette réunion.

"Si nous donnons une explication cohérente, et conséquente, unie et forte des décisions que nous avons prises, je veux croire que les marches seront rassurés", a-t-il ajouté.

En outre, un mécanisme unique de supervision financière sera établi, dans laquelle "la Banque centrale européenne jouera pleinement son rôle", a indiqué de son côté le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.

Réunis à Bruxelles, les dirigeants européens ont donné jeudi soir leur accord pour "améliorer le financement de l'économie" via des mesures immédiates de croissance.

Ce programme passe par une augmentation de la capacité de prêt de la Banque européenne d'investissement (BEI) de 60 milliards, 55 autres milliards venant de la réaffectation de fonds structurels non utilisés, et 5 milliards de "project bonds" lancés "à l'été" pour financer des infrastructures de transport et d'énergie.

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