La France devra encore se serrer la ceinture

Publié le 18/10/2011 à 08:55, mis à jour le 18/10/2011 à 08:57

La France devra encore se serrer la ceinture

Publié le 18/10/2011 à 08:55, mis à jour le 18/10/2011 à 08:57

Par AFP

Le ministre français des Finances François Baroin. Photo : Bloomberg.

La France, sous la menace de l'agence Moody's et d'une croissance 2012 plus faible que prévu, s'achemine vers un nouveau tour de vis en pleine année électorale pour préserver la sacro-sainte note "triple A" qui lui permet de financer sa dette au meilleur prix sur les marchés.

Le ministre de l'Économie et des Finances François Baroin a assuré mardi que Paris mettrait "tout en œuvre" pour tenir ses objectifs de réduction des déficits et ne pas devenir, en pleine crise de la zone euro, le nouveau grand pays après les États-Unis à subir les foudres des agences d'évaluation.

L'agence Moody's Investors Service a donné lundi soir un premier coup de canif à la note "Aaa" de la France, en annonçant qu'elle se donnait trois mois pour déterminer si sa perspective "stable" restait justifiée au vu de la dégradation de la situation économique.

Une révision de cette perspective à "négative" pourrait déboucher sur un abaissement de la note à "moyen terme". La menace a pesé sur la Bourse de Paris, qui perdait près de 2% à 14h15, heure locale.

"Nous serons là pour conserver ce triple A. C'est une condition nécessaire pour protéger notre modèle social... Nous mettrons tout en œuvre pour ne pas être dégradés", a réagi mardi M. Baroin, appelant à garder "du sang froid".

"Il n'y a pas lieu de s'alarmer et de spéculer sur quelque chose qui est très vague", a renchéri à Bruxelles Amadeu Altafaj, porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn.

La France bénéficie actuellement de la meilleure note possible de la part de Moody's et des deux autres grandes agences, Standard & Poor's et Fitch Ratings. Cela lui permet d'emprunter sur les marchés dans des conditions très favorables.

Moody's, qui avait confirmé la solidité de la note française la semaine dernière, a indiqué qu'elle prendrait en compte dans sa réflexion la capacité du gouvernement à tenir ses engagements budgétaires, mais aussi "tout nouveau développement négatif de l'économie ou des marchés financiers".

 

Prévision "trop optimiste"

Bien qu'encore "très élevée", la solidité financière de la France "s'est affaiblie" car "la crise économique et financière dans le monde a conduit à une détérioration de ses ratios d'endettement, qui sont désormais parmi les plus faibles des pays notés Aaa", selon l'agence.

Moody's juge "crucial" pour Paris de rassurer sur "sa capacité et sa volonté de s'attaquer à des défis imprévus". Elle pointe notamment le risque d'engagements financiers accrus, dans le cadre du dispositif anti-crise que les Européens doivent arrêter dimanche à Bruxelles.

Dans ce contexte, prévient l'agence, "la poursuite de l'engagement à mettre en œuvre les mesures de réforme économique et budgétaire, ainsi que des progrès visibles dans les objectifs visés" en matière de réduction de la dette "seront importants pour maintenir la perspective stable" de la note du pays.

Tout en assurant que le budget 2012, bâti sur l'hypothèse optimiste d'une croissance de 1,75% peut tenir la route avec 0,2 point de moins, le gouvernement se tient prêt à un nouveau plan d'austérité après celui d'août.

Trois heures avant le coup de semonce de Moody's, le Premier ministre François Fillon avait déjà concédé qu'il faudrait prendre "des mesures nouvelles" si la France n'enregistrait pas une "croissance minimale de 1,5%".

M. Baroin a reconnu mardi le "risque" de ne pas atteindre cette barre, avouant que la prévision actuelle pour l'an prochain était "probablement trop élevée par rapport à l'évolution de l'activité économique".

"Nous nous adapterons", a-t-il assuré, martelant que "tout sera mis œuvre pour éviter le basculement dans une récession (...) tout sera mis en œuvre aussi pour répondre à nos objectifs de déficit et protéger notre pays d'une dégradation (de sa note)".

Le pronostic gouvernemental actuel pour la croissance 2012 est supérieur aux prévisions du Fonds monétaire international (1,4%). Sur la base des chiffres de 21 conjoncturistes, la firme d'analyse basée à Londres Consensus Economics, n'attend plus que 0,9%, contre 1,2% auparavant.

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