J. Chirac condamné dans l'affaire des emplois fictifs

Publié le 15/12/2011 à 06:38, mis à jour le 15/12/2011 à 06:41

J. Chirac condamné dans l'affaire des emplois fictifs

Publié le 15/12/2011 à 06:38, mis à jour le 15/12/2011 à 06:41

Par AFP

Jacques Chirac. Photo : Bloomberg

Jacques Chirac, 79 ans, premier ancien chef d'État français condamné depuis la Seconde guerre mondiale, s'est vu infliger jeudi deux ans de prison avec sursis pour des emplois fictifs à la ville de Paris, un jugement historique.

L'ex-président de la République a été déclaré coupable de "détournement de fonds publics", "abus de confiance" et "prise illégale d'intérêt", sur 19 des 28 emplois litigieux. L'affaire remonte au début des années 90, quand il était maire de Paris.

"Jacques Chirac a manqué à l'obligation de probité qui pèse sur les personnes publiques chargées de la gestion des fonds ou des biens qui leur sont confiés, cela au mépris de l'intérêt général des Parisiens", a jugé le tribunal. L'ex-maire de Paris "a engagé les fonds de la ville de Paris pour un montant total d'environ 1,4 million d'euros", a-t-il ajouté.

Le parquet avait requis durant l'instruction et au procès la relaxe de l'ancien président et de ses neuf coprévenus.

Pour déterminer la peine prononcée envers l'ex-chef de l'Etat, le tribunal a tenu compte de "l'ancienneté des faits", "l'absence d'enrichissement personnel", "l'indemnisation de la Ville de Paris par l'UMP et Jacques Chirac", "l'âge et l'état de santé" de l'ex-président, ainsi que "les éminentes responsabilités" qu'il a exercées pendant ses douze années à l'Élysée.

"Nous saurons ce soir s'il accepte cette décision ou s'il souhaite par principe en faire appel", a déclaré devant la presse l'un des avocats de M. Chirac, Me Georges Kiejman. Il a espéré "que ce jugement ne changera rien à l'affection profonde que les Français conservent légitimement" à son égard.

L'ex-chef de l'État était absent à la lecture du jugement, comme il l'avait été durant tout le procès, qui s'est tenu du 5 au 23 septembre, excusé par un rapport médical faisant état de troubles neurologiques "sévères" et "irréversibles".

 

"Il fallait que la justice passe"

Seuls deux des neuf autres prévenus ont été relaxés: l'ancien directeur de cabinet Michel Roussin, et Pierre Boué, un proche des milieux sportifs.

Les autres prévenus ont été reconnus coupables. Une dispense de peine a été accordée à l'ex-secrétaire général de FO Marc Blondel, les autres écopant de peines comprises entre deux et quatre mois de prison avec sursis.

M. Chirac encourait dix ans de prison et 150 000 euros d'amende. Sa fille adoptive Anh Dao Traxel, seule membre de sa famille présente, a estimé que la décision du tribunal était "trop, trop sévère pour lui".

L'association anti-corruption Anticor, dont la constitution de partie civile a été rejetée par le tribunal, a parlé d'une "décision historique et extrêmement importante pour l'avenir de la démocratie", par la voix de son avocat, Me Jérôme Karsenti.

Cette condamnation "vient sanctionner un système illégal et il fallait que la justice passe, car la loi doit être la même pour tous", a estimé pour le PS André Vallini.

L'ex-magistrate Eva Joly, candidate EELV à la présidentielle, s'est également félicitée de ce que "justice soit faite".

L'affaire avait deux volets: l'un, instruit à Paris, portait sur 21 emplois et l'autre, instruit à Nanterre, sur sept postes. Ce dernier volet avait valu à Alain Juppé une condamnation en 2004. Les emplois en cause ont été rémunérés par la mairie de Paris de 1990 à 1995.

Jacques Chirac, qui était à l'époque maire de Paris, président du RPR et préparait la présidentielle de 1995, était accusé d'avoir mis les deniers municipaux au service de ses ambitions électorales et des intérêts de son parti.

Il a toujours récusé les faits qui lui étaient reprochés. Il avait affirmé "n'avoir commis aucune faute pénale ou morale", dans une déclaration lue au procès par son avocat Jean Veil.

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