Imposer davantage les riches, la surprenante proposition du FMI

Publié le 11/10/2013 à 06:45, mis à jour le 17/10/2013 à 14:46

Imposer davantage les riches, la surprenante proposition du FMI

Publié le 11/10/2013 à 06:45, mis à jour le 17/10/2013 à 14:46

Par AFP

La grande patrone du FMI, Christine Lagarde, est favorable à ce que les pays taxent davantage les mieux nantis. Photo: Bloomberg

Imposer les hauts revenus et mieux cibler les multinationales: le FMI a créé la surprise cette semaine à Washington en suggérant de lutter contre les déficits par une hausse des impôts.

Nichée dans un rapport sur la dette publique, cette inflexion a été largement éclipsée par les inquiétudes sur la crise budgétaire aux Etats-Unis, mais elle n'a toutefois pas échappé aux experts et aux ONG.

«Nous avons dû relire deux fois le rapport pour être certains d'avoir bien compris", assure à l'AFP Nicolas Mombrial, directeur d'Oxfam à Washington: »Rares sont les propositions du FMI aussi surprenantes».

Gardien de l'orthodoxie financière, le Fonds monétaire international, qui tient son assemblée générale cette semaine à Washington, appelle traditionnellement les Etats en difficulté à sabrer leurs dépenses publiques pour réduire leurs déficits.

Mais dans son rapport sous-titré «Le temps de l'impôt», le Fonds suggère de taxer les plus riches et leur patrimoine afin de «renforcer la légitimité» des plans d'économie et afin de lutter contre le creusement des inégalités.

«Il semble exister une marge suffisante dans beaucoup de pays avancés pour tirer davantage de recettes des plus hauts revenus», écrit ainsi le Fonds, qui note que la fiscalité pour les plus fortunés a été "nettement" baissée au cours des 30 dernières années.

Même taux que dans les années 1980

Selon ses estimations, taxer les riches aux mêmes taux que dans les années 1980 rapporterait en moyenne des recettes fiscales équivalentes à 0,25% du PIB dans les pays développés.

«Les gains seraient bien plus élevés dans certains cas comme aux Etats-Unis» où ils avoisineraient 1,5% du PIB, assure le FMI, qui pointe également les méfaits de l'optimisation fiscale des multinationales.

Aux seuls Etats-Unis, ces techniques légales privent le fisc de 60 milliards de dollars de recettes, estime le Fonds.

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