Grèce: vers un nouveau plan d'aide

Publié le 09/02/2012 à 08:53, mis à jour le 16/10/2013 à 08:24

Grèce: vers un nouveau plan d'aide

Publié le 09/02/2012 à 08:53, mis à jour le 16/10/2013 à 08:24

Par lesaffaires.com

La Grèce va solliciter jeudi à Bruxelles un nouveau plan d'aide nécessaire pour la sauver de la faillite, même si son gouvernement n'est pas parvenu à s'accorder sur la totalité du plan de rigueur exigé par les créanciers du pays déjà durement éprouvé par l'austérité.

Au terme d'une nuit blanche, le ministre des Finances Evangélos Vénizélos a reconnu qu'il restait "des questions devant être résolues" avant que les trois partis représentés au gouvernement n'accordent leur soutien à l'ensemble des mesures réclamées à la Grèce pour décrocher un deuxième prêt international vital.

M. Vénizélos a toutefois espéré que les ministres des Finances de la zone euro, qui se réunissent ce jeudi dans la soirée à Bruxelles, prendront une "décision positive" sur ce nouveau plan d'aide.

Le socialiste Georges Papandréou, le conservateur Antonis Samaras et le leader d'extrême droite Georges Karatzaferis se sont mis d'accord sur "tous les points du plan sauf un", avait indiqué dans la nuit un communiqué des services du Premier ministre Lucas Papademos, qui espère boucler un accord avec eux "avant la réunion de l'Eurogroupe".

Toutefois, aucune réunion des leaders politiques grecs n'était prévue dans la journée à Athènes, selon une source proche du gouvernement. "Les négociations continuent par téléphone", a assuré cette source.

Si ses créanciers, l'UE et le FMI ne lui octroient pas cette nouvelle aide d'au moins 130 milliards d'euros, la Grèce s'expose à un défaut de paiement le 20 mars, à l'expiration de 14,5 milliards d'obligations.

Le nouveau tour de vis réclamé par les créanciers du pays sera "le tombeau de la société grecque", estiment les syndicats qui ont d'ores et déjà appelé à 48h00 de grève générale vendredi et samedi, trois jours après une première mobilisation, mardi, qui a vu défiler plus de 20.000 personnes à Athènes et Salonique.

Le syndicat communiste Pame a appelé à des manifestations dans la capitale dès jeudi soir.

L'Autorité des statistiques grecques (ASE) a annoncé jeudi que le cap du million de chômeurs, pour 11 millions d'habitants, a été dépassé en novembre, portant le chômage au niveau record de 20,9% jamais atteint depuis l'entrée du pays dans la zone euro en 2000.

 

Près d'un jeune sur deux de 15 à 24 ans est sans emploi (48%), partageant avec les femmes, frappées à 24,5%, le statut de principales victimes du chômage.

 

La plupart des quotidiens grecs soulignaient jeudi l'ampleur des "mesures-choc" et de la "potion amère" imposées à la Grèce, le quotidien financier Naftemboriki parlant d'un "violent ajustement des règles sur l'autel de l'Eurozone".

 

Dans la rue, Christos, fonctionnaire, soulignait que "ces mesures d'austérité sont une grande erreur car le peuple grec est en train de crever", tandis que Eleonara, vendeuse, soulignait que son salaire avait été amputé de 480 euros entre janvier et décembre 2010.

 

Les 50 pages de l'avant-projet d'accord entre le gouvernement grec et ses bailleurs de fonds, auquel le trio gouvernemental est appelé à donner son blanc-seing, prévoient des conditions drastiques d'assainissement des finances publiques du pays et des mesures de relance économique passant par une sévère dérégulation du marché de travail et un abaissement du coût de la main d'oeuvre.

 

Selon une source gouvernementale grecque, il reste environ 600 millions d'euros d'économies à trouver "dont 325 millions seront réalisés par des abaissements de retraites". Pour le reste (275 millions d'euros), la même source s'est prévalu d'un délai de 15 jours pour trouver une solution.

 

En sortant de chez le Premier ministre, M. Samaras avait indiqué que le différend portait sur des coupes envisagées dans les pensions de retraite.

 

L'assentiment des chefs de parti à cette nouvelle cure de rigueur est attendu fiévreusement par les partenaires de la Grèce, exaspérés par plusieurs jours d'atermoiements politiques autour des mesures en jeu.

 

De fait, si les partis finissent par donner leur accord dans la journée malgré le timing de plus en plus serré, ce programme de réformes doit théoriquement être déposé dès vendredi au Parlement grec, où la coalition gouvernementale peut compter sur 255 voix (sur 300), en vue d'un vote d'urgence prévu pour dimanche, selon l'agence Ana.

 

Selon des fuites dans la presse, le train de mesures prévoit une baisse de 22% du salaire minimum ainsi ramené autour de 586 euros bruts sur 14 mois, d'autres sources font état d'une réduction de 22% du salaire de base de chaque branche professionnelle, des coupes dans les retraites complémentaires, et 15.000 suppressions d'emplois dans l'année dans le secteur public.

 

Le prix politique s'annonce également élevé pour des partis qui se préparent à des élections législatives anticipées en mars ou avril. Actuellement, la Nouvelle démocratie (droite) est en tête des sondages.

 

Le temps presse pour la Grèce qui a promis d'aborder la semaine prochaine l'autre volet de cette négociation internationale à plusieurs niveaux: l'opération d'effacement par les créanciers privés de 100 milliards de dettes grecques, quasi-finalisée fin janvier à l'issue de tractations entre Athènes et les créanciers privés de la Grèce, représentés par l'Institut de la finance internationale (IFF).

 

Le comité des créanciers privés de la Grèce a annoncé que ces derniers se retrouveraient jeudi à Paris.

 

 

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