G20: des progrès notables sur plusieurs questions économiques

Publié le 06/09/2013 à 06:36, mis à jour le 17/10/2013 à 08:04

G20: des progrès notables sur plusieurs questions économiques

Publié le 06/09/2013 à 06:36, mis à jour le 17/10/2013 à 08:04

Par AFP

Angela Merkel, chancelière de l'Allemagne. Photo: Bloomberg

A couteaux tirés sur la Syrie, les pays du G20 ont au contraire manifesté à Saint-Pétersbourg (Russie) un certain élan de coopération sur les sujets économiques, qu'il s'agisse d'évasion fiscale ou de réponse aux problèmes des émergents.

Le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont fait part vendredi de leur satisfaction, oubliant un moment leurs divisions sur une intervention armée contre Damas, soutenue par la France mais rejetée en bloc par Berlin.

«Il y a beaucoup de convergence dans le dialogue de ce G20», au-delà des tensions diplomatiques, a dit M. Hollande lors d'une réunion de travail consacrée au thème de l'emploi.

«Notre objectif commun est la croissance», a-t-il affirmé.

Mme Merkel, assise à ses côtés, a elle salué «les progrès significatifs» des principales puissances économiques sur le sujet épineux de la fraude fiscale, et de la fuite des multinationales devant l'impôt.

«C'est un sujet qui touche les gens. D'un côté nous luttons contre le chômage et de l'autre il y a des entreprises très florissantes qui ne paient d'impôt nulle part», a-t-elle ajouté.

Le ministre français de l'Economie, Pierre Moscovici, a lui assuré que le sommet se déroulait «de manière consensuelle» pour ce qui touche aux grands sujets économiques.

«Par rapport à il y a un an, le changement de climat est tout à fait évident», a-t-il dit à l'AFP en marge de la rencontre.

Conçu à l'origine comme une enceinte réservée aux débats économiques et financiers, ces derniers ont cette fois été menés plus discrètement, crise syrienne oblige.

Si lors des éditions précédentes, dominées par la crise de la dette en zone euro, les débats portaient surtout sur l'austérité, «aujourd'hui, l'accent est mis bien davantage sur la croissance et l'emploi», a dit M. Moscovici.

La veille au soir, une source diplomatique française s'était félicitée du «chemin gigantesque parcouru depuis le G20 de Toronto en 2010 qui fixait un remède de cheval», en l'occurrence des objectifs chiffrés de réduction des déficits, en pleine tourmente de l'euro.

Echanges automatiques de données fiscales et "banques de l'ombre"

"La question de la consolidation budgétaire, surtout dans les pays fortement endettés, reste à l'ordre du jour. Il a été constaté par toute une série de leaders que cela n'empêche pas de stimuler la croissance économique", a tempéré jeudi le ministre des Finances russe Anton Silouanov.

Le communiqué final du G20 doit contenir un échéancier et des engagements importants sur les échanges automatiques de données fiscales, mais aussi sur la régulation des "banques de l'ombre", qui opèrent hors du cadre réglementaire conventionnel de l'octroi de crédits.

Selon le ministre français, le texte, dont chaque virgule est négociée des mois durant, va aussi "pour la première fois" évoquer les "trusts", montages juridiques utilisés par les multinationales pour échapper à l'impôt, et qui font la prospérité des paradis fiscaux.

Jusqu'aux ONG qui ont salué ces progrès: l'échange de données automatique "est ce que nous voulions", a dit à l'AFP une porte-parole de l'organisation Oxfam, regrettant toutefois qu'il n'y ait "pas de calendrier" pour ouvrir cette coopération aux pays les plus pauvres, très touchés par l'évasion fiscale.

Si cette fois ce ne sont plus la dette grecque ou les taux d'intérêt de l'Espagne qui dominent le sommet, les turbulences des pays émergents ont pris le relais.

Les frictions sont légion avec les pays développés, notamment depuis que la Réserve fédérale américaine a décidé de mettre fin à sa politique très généreuse, provoquant un gigantesque mouvement de capitaux au détriment des économies émergentes.

Mais à Saint-Pétersbourg, les deux camps ont voulu calmer le jeu.

Les "Brics" (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui ont tenu à Saint-Pétersbourg une réunion privée, ont ainsi obtenu des assurances côté américain.

Pendant la première séance de travail du G20, Barack Obama a assuré que la levée des mesures exceptionnelles de la Fed se ferait progressivement, a rapporté le ministre russe des Finances Anton Silouanov. "Cela a été pris de manière très positive" par les pays émergents, a-t-il ajouté, relevant qu'il était "clair pour tout le monde que l'époque de l'argent bon marché touche à sa fin".

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