Europe: les géants pétroliers Shell, BP et Statoil sous enquête pour collusion potentielle

Publié le 15/05/2013 à 07:29, mis à jour le 15/05/2013 à 07:30

Europe: les géants pétroliers Shell, BP et Statoil sous enquête pour collusion potentielle

Publié le 15/05/2013 à 07:29, mis à jour le 15/05/2013 à 07:30

Par AFP

Photo: Bloomberg

La Commission européenne a procédé mardi à des inspections surprise dans plusieurs entreprises présentes dans le secteur des services pétroliers et des biocarburants, qu'elle soupçonne d'entente illicite.

Sont concernés le groupe pétrolier norvégien Statoil et les groupes britanniques Shell et BP qui ont admis séparément avoir subi des inspections. Ils se sont tous engagés à coopérer avec les autorités compétentes.

Dans un communiqué, la Commission explique que même de petites distorsions du marché peuvent avoir «un impact énorme sur les prix du pétrole brut, les produits pétroliers raffinés et les transactions de biocarburants, portant préjudice potentiellement aux consommateurs».

BP a confirmé dans un communiqué «qu'elle était l'une des compagnies soumises à enquête... Nous collaborons pleinement à l'enquête et ne pouvons pas faire d'autre commentaire pour le moment».

Chez Shell, un porte-parole a déclaré: «Nous pouvons confirmer que les compagnies de Shell prêtent assistance actuellement à la Commission européenne dans une enquête concernant les activités de négoce».

La compagnie norvégienne Statoil et la société Platts, l'une des principales agences mondiales chargées de fixer les prix du pétrole, ont confirmé toutes les deux qu'elles faisaient aussi l'objet d'une enquête.

Les violations soupçonnées, qui pourraient remonter à 2002, «sont liées au processus de fixation des prix de Platts", selon Statoil qui est détenu à 67% par l'Etat norvégien. Platts est l'un des principaux fournisseurs mondiaux d'informations sur l'énergie, les produits pétrochimiques et les métaux. Il donne notamment des informations sur les prix dans ces secteurs.

Selon la Commission, des responsables ont mené «des inspections surprise au siège de plusieurs compagnies actives dans les secteurs de la fourniture et du service de pétrole brut, de produits pétroliers raffinés et des biocarburants».

«La Commission s'inquiète des éventuelles collusions entre plusieurs compagnies ... pour manipuler les prix d'un certain nombre de produits pétroliers et de biocarburants», selon le communiqué.

En plus, selon la Commission, ces firmes «pourraient en avoir empêché des sociétés concurrentes de participer au processus d'établissement des prix, en vue de distordre les prix publiés».

Les inspections ont eu lieu mardi dans deux Etats membres de l'Union européenne, a indiqué la Commission qui, comme à son habitude, n'a révélé ni les noms des pays concernés, ni ceux des entreprises mises en cause.

A sa demande, une inspection a également été réalisée dans un pays de l'Espace économique européen par une autorité de surveillance européenne, a poursuivi la Commission. L'Espace économique européen regroupe les 27 de l'UE ainsi que l'Islande, la Norvège et le Liechtenstein. Il s'agit dans ce cas de la Norvège avec le groupe Statoil.

Si ces faits sont avérés, ils sont en violation avec les règles européennes en matière de concurrence qui sanctionnent les ententes et les abus de position dominante, rappelle la Commission, gardienne de la concurrence en Europe.

Au Royaume-Uni, ces allégations ont aussitôt provoqué la colère de plusieurs organisations automobiles et de personnalités politiques.

«Les consommateurs ont besoin de savoir que le prix qu'ils paient pour leur énergie ou pour l'essence est juste, transparent et n'a pas été manipulé par les traders», a déclaré une députée du Parti travailliste, Caroline Flint.

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