Europe: la récession prend forme

Publié le 06/01/2012 à 08:09, mis à jour le 15/10/2013 à 14:34

Europe: la récession prend forme

Publié le 06/01/2012 à 08:09, mis à jour le 15/10/2013 à 14:34

Par AFP

Photo : Bloomberg

Les mauvaises nouvelles sont tombées en rafale vendredi pour la zone euro : non seulement le chômage culmine à son plus haut niveau, mais le commerce fait grise mine et la confiance se dégrade, autant d'indicateurs qui montrent que la récession est là, selon les économistes.

À 10,3% le taux de chômage dans la zone euro est resté inchangé en novembre 2011 par rapport à octobre, a annoncé l'office européen de statistiques Eurostat. Il s'agit d'un niveau record, et c'est le 7e mois consécutif au cours duquel il a atteint ou dépassé 10%.

Lire aussi: Europe: les taux sur les obligations montent

Selon les calculs d'Eurostat, 16,372 millions de personnes étaient au chômage dans la zone euro en novembre, soit 45 000 de plus qu'en octobre. Sans compter que le niveau du chômage atteint des sommets particulièrement inquiétants dans certains pays, comme l'Espagne, où le taux de chômage est désormais de 22,9%, ou encore la Grèce, où il atteint 18,8%.

À l'inverse, l'Autriche est toujours le pays de la zone euro où le taux de chômage est le plus faible, à 4%, devant le Luxembourg (4,9%).

Au total, le nombre de chômeurs dans la zone euro a augmenté de 727 000 en sept mois, calcule Howard Archer, d'IHS Global Insight.

Aucune lueur d'espoir n'est venue des deux autres indicateurs publiés vendredi pour la zone euro : les ventes de détail ont diminué de 0,8% en novembre, et l'indice de confiance des chefs d'entreprises et des consommateurs a continué de se dégrader en décembre, atteignant son niveau le plus bas en plus de deux ans.

Pour couronner le tout, l'Allemagne, moteur économique de la zone euro et qui semble tirer son épingle du jeu aussi bien en matière de chômage - avec un taux à 5,5% - que de confiance économique, a annoncé vendredi que les commandes industrielles avaient baissé de 4,8% en novembre dans le pays, à la surprise des analystes, qui s'attendaient à une baisse de 1,7% seulement.

Tout cela "confirme que l'économie de la zone euro est en très mauvais état", résume Jennifer McKeown, spécialiste de l'Europe chez Capital Economics.

"L'escalade de la crise de la dette, les craintes d'une nouvelle récession et les mesures d'austérité budgétaire (prises dans de nombreux États de la zone euro) ont pesé sur les intentions de dépenses des consommateurs au quatrième trimestre 2011", souligne de son côté Martin Van Vliet, d'ING.

Et tous ces phénomènes s'alimentent l'un l'autre : ainsi, souligne M. Archer, la baisse de confiance et le recul des ventes de détail ne font qu'ajouter à la probabilité que le chômage continue d'augmenter dans les prochains mois dans la zone euro.

Plus généralement, "cet ensemble de données préoccupant alimente l'idée que la zone euro a clairement subi une contraction du PIB au quatrième trimestre 2011, et risque sérieusement de connaître une nouvelle diminution au premier trimestre 2012", selon cet analyste.

Pour le dire autrement, "les indicateurs publiés aujourd'hui sont marqués du sceau de la récession", selon M. Van Vliet, qui s'attend à un recul du PIB de 0,3% au quatrième trimestre 2011 et à une poursuite de la tendance au début de 2012.

Pour Jennifer McKeown, les choses ne devraient pas s'arranger par la suite : selon les prévisions de Capital Economics, la zone euro devrait subir une baisse de 1% du PIB en 2012 "et un déclin encore plus prononcé en 2013".

Toutes ces mauvaises nouvelles, ajoutées à un recul de l'inflation qui semble déjà entamé, laissent penser à Howard Archer que la Banque centrale européenne va à nouveau réduire son taux directeur au premier trimestre, pour le ramener à 0,75%.

À la une

Repreneuriat: des employés au rendez-vous

REPRENEURIAT. Le taux de survie des coopératives est bien meilleur que celui des entreprises privées.

La hausse de l'impôt sur le gain en capital rapporterait 1G$, selon Girard

Mis à jour il y a 58 minutes | La Presse Canadienne

C’est ce qu’a indiqué le ministre des Finances, Eric Girard, mardi en commission parlementaire.

Gains en capital: l'AMC demande au gouvernement de reconsidérer les changements

L’augmentation du taux d’inclusion s’appliquerait aux gains en capital supérieurs à 250 000 $ pour les particuliers.