Europe: la crise menace l'unité nationale

Publié le 05/08/2012 à 19:34, mis à jour le 06/08/2012 à 06:07

Europe: la crise menace l'unité nationale

Publié le 05/08/2012 à 19:34, mis à jour le 06/08/2012 à 06:07

Par AFP

Le chef du gouvernement italien Mario Monti s'inquiète, dans un entretien au magazine allemand Der Spiegel, des tensions liées à la crise qui ont dressé certains pays contre d'autres, jugeant nécessaire d'empêcher qu'elles ne débouchent sur l'éclatement de la zone euro.

Interrogé sur le ressentiment éprouvé en Italie à l'égard de l'Allemagne et sur l'arrogance reprochée à Berlin dans sa gestion de la crise de la dette, M. Monti s'est dit "inquiet", selon un extrait de l'entretien au Spiegel à paraître lundi, divulgué à la presse.

Il a indiqué avoir évoqué avec la chancelière allemande, la montée dans l'opinion italienne d'un ressentiment à l'égard de l'Allemagne et parfois d'Angela Merkel elle-même, mais aussi de l'Union européenne (UE).

Mais selon lui, ce problème excède largement celui des seules relations italo-allemandes.

"Les pressions qui, ces dernières années, ont affecté la zone euro portent déjà les stigmates d'une rupture psychologique de l'Europe" a affirmé M. Monti au Spiegel. "Nous devons travailler dur pour prévenir" celle-ci, a-t-il poursuivi.

"Si l'euro devait devenir un facteur de désunion au sein de l'Europe, cela détruirait les fondations du projet européen", a-t-il ajouté.

Il estime qu'une majorité d'Allemands croit à tort que l'Italie a déjà bénéficié d'une aide financière de l'Allemagne ou de l'UE, "ce qui n'est pas du tout le cas. Il n'y a pas eu un seul euro."

Le chef du gouvernement italien a aussi déclaré approuver les critiques de la Banque centrale européenne (BCE) la semaine dernière, concernant le fonctionnement des marchés obligataires, sur lesquels les coûts d'emprunt de l'Italie et de l'Espagne se sont envolés.

Il convient de régler les problèmes susceptibles d'alimenter un nouveau climat d'incertitude quant à la capacité de la zone euro à endiguer la crise, a estimé M. Monti.

Le chef du gouvernement italien a aussi appelé ses homologues à conserver une marge de manoeuvre face à leurs parlements nationaux.

"Si les gouvernements devaient se laisser complètement brider par les décisions de leurs parlements sans préserver leur espace de négociation, l'Europe risque davantage d'éclater que de renforcer son intégration", a-t-il averti.

Plusieurs responsables politiques allemands se sont montrés critiques aux déclarations de M. Monti.

"La capacité d'un gouvernement à agir revêt une importance décisive en temps de crise, c'est indiscutable", a réagi Michael Grosse-Brömer, chef des unions chrétiennes CDU/CSU au Bundestag cité sur l'édition en ligne du Spiegel.

 "Mais cela ne justifie aucunement la tentive de limiter les vérifications parlementaires qui sont nécessaires au niveau démocratique", a-t-il ajouté.

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