Europe: la banque centrale surprendra-t-elle avec une baisse de taux?

Publié le 04/05/2014 à 12:53

Europe: la banque centrale surprendra-t-elle avec une baisse de taux?

Publié le 04/05/2014 à 12:53

Par AFP

Photo: Bloomberg

Appelée à agir contre le risque de déflation en zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) peaufine ses armes monétaires, mais devrait une fois de plus éviter de s'en servir lors de sa prochaine réunion jeudi, selon les analystes.

L'institution monétaire de Francfort, qui tiendra sa réunion mensuelle délocalisée à Bruxelles, devrait s'en tenir à des propos rassurants et économiser ses forces avant l'actualisation en juin de ses prévisions de croissance et d'inflation, prévoit Michael Schubert, économiste chez Commerzbank.

Le mois dernier, son président Mario Draghi avait fermement insisté sur sa détermination à agir si la stabilité des prix venait à vaciller et à menacer la reprise en zone euro, sans pour autant dégainer de nouvelles mesures en ce sens.

 "Nous attendons un ton très accommodant de M. Draghi (jeudi) laissant présager de nouvelles décisions en juin", souligne Jennifer McKeown, du cabinet Capital Economics. Ces décisions pourraient prendre la forme d'une baisse de taux, voire de mesures non-conventionnelles comme des rachats d'actifs.

Mais "nous doutons que les derniers événements et indicateurs publiés aient été suffisamment significatifs pour garantir plus d'action de la part de la BCE lors de sa réunion de mai", ajoute cette analyste.

Selon un chiffre provisoire, l'inflation en zone euro a légèrement rebondi en avril, atteignant 0,7%, renouant ainsi avec son niveau de février après avoir reculé à 0,5% en mars, son plus bas niveau en plus de quatre ans.

Ce résultat a toutefois été jugé décevant par les analystes, qui tablaient sur un rebond plus marqué, et reste nettement inférieur à l'objectif de la BCE d'une hausse des prix légèrement en dessous de 2%.

"L'inflation d'avril relâche un peu la pression immédiate sur la BCE, mais elle n'altère pas le tableau général d'un risque croissant de déflation en zone euro", synonyme de baisse générale des prix et des salaires, estime-t-on chez Capital Economics.

"Le fait de rester inactive dans ce contexte pourrait affecter sa crédibilité", relève Marco Valli, analyste chez UniCredit.

 Risque sur le taux de change

Pour l'heure, son principal taux d'intérêt directeur, baromètre du crédit en zone euro, est à son niveau le plus bas historiquement, 0,25%, et l'institution alimente les banques en liquidités illimitées et très bon marché avec l'espoir qu'elles prêtent davantage aux entreprises et ménages et ainsi soutiennent la croissance.

La Banque centrale a justifié ces dernières semaines l'absence de nouvelles mesures en répétant ne pas voir se concrétiser le risque de déflation et espère toujours que la croissance en zone euro va continuer de s'affermir dans les mois à venir, ce que plusieurs indicateurs récemment publiés tendent à confirmer, comme la croissance de l'activité privée.

La demande de prêts, dont la faiblesse est considérée comme un obstacles à l'efficacité de la politique monétaire, s'est quant à elle redressée au premier trimestre et devrait progresser très nettement au deuxième, selon l'étude trimestriel du crédit publiée par la BCE.

Si la BCE venait à renforcer son action, "il est très probable que cela inclurait des mesures sur la liquidité", souligne Howard Archer, chef économiste Europe chez IHS, évoquant notamment l'arrêt possible de la stérilisation de ses achats de dette publique.

Pour Philippe Waechter, chef économiste chez Natixis Asset Management, la question sera également de connaître les pensées de M. Draghi concernant le cours de la monnaie unique européenne, après que l'Italien a laissé entendre ce mois-ci que la BCE était également prête à agir pour lutter contre un euro trop fort.

"Ca va commencer à être compliqué pour M. Draghi car il a été très accommodant le mois dernier et si sa communication paraît plus fermée que prévu ce mois-ci, il y a un risque attendu sur le taux de change", ajoute Gilles Moec, économiste chez Deutsche Bank.

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