Espagne : le spectre du déclin fait craindre pour l'industrie du «foot»

Publié le 15/08/2013 à 09:50

Espagne : le spectre du déclin fait craindre pour l'industrie du «foot»

Publié le 15/08/2013 à 09:50

Par AFP

[Photo : Bloomberg]

Pour un football espagnol habitué à jouer les premiers rôles sur le terrain comme sur le marché des transferts, l'année 2013 n'a jusqu'ici pas été de tout repos.

Difficultés financières, trous d'air sportifs et exode des talents ont esquissé un tableau inquiétant de « la meilleure ligue de football au monde », tel que le championnat d'Espagne aime à se définir en page d'accueil de son site internet.

Comme un symbole, le FC Barcelone est tombé de son piédestal au printemps: équipe référence des cinq dernières années en Europe, avec deux victoires en Ligue des champions (2009, 2011) et un presque sans-faute en Liga (quatre titres en cinq ans), le Barça a été humilié par le Bayern Munich en demi-finale de la plus prestigieuse des compétitions européennes.

Battus 7-0 sur l'ensemble des deux matches par le futur vainqueur du trophée, les Catalans en sont restés groggys. Leurs rivaux du Real Madrid, eux aussi, ont été sortis au même stade par un autre club allemand, le Borussia Dortmund (4-3 sur les deux matches).

Quant à la sélection espagnole, championne du monde et double championne d'Europe en titre, elle a trébuché en Coupe des Confédérations en juin: parvenue en finale, elle s'est inclinée 3-0 contre le Brésil, porté notamment par son flamboyant attaquant Neymar.

Ironie de l'histoire, c'est dans le championnat d'Espagne que ce dernier a choisi d'évoluer cette saison et de découvrir le football européen.

Stars sur le départ

Mais son arrivée au FC Barcelone fait figure de cas isolé dans un championnat où les stars ont davantage occupé la case « départs » que la case « arrivées » dans les rubriques de transferts.

Parmi les principales figures de cet exode vers l'étranger: le buteur de l'Atletico Madrid Radamel Falcao, parti à Monaco, celui du Real Madrid Gonzalo Higuain, acheté par Naples, l'attaquant de Valence Roberto Soldado, vendu à Tottenham, les deux joueurs offensifs du FC Séville Alvaro Negredo et Jesus Navas, recrutés par Manchester City...

Ces mouvements ont rapporté à chaque fois des dizaines de millions d'euros aux clubs concernés. La Liga a néanmoins perdu à l'intersaison plusieurs de ses têtes d'affiches, même si la star argentine du FC Barcelone Lionel Messi et son grand rival, le Portugais Cristiano Ronaldo, sont toujours là.

Il y a d'un côté l'éclatante prospérité du Barça, capable de dépenser 57 millions d'euros pour Neymar, ainsi que celle du Real Madrid, qui a investi près de 70 millions cet été pour deux milieux prometteurs (Isco et Asier Illarramendi), et qui serait prêt, selon certains médias, à offrir 100 millions d'euros pour faire du Gallois de Tottenham Gareth Bale un nouveau « Galactique ».

Et de l'autre, il y a nombre de clubs qui tirent la langue dans une Espagne en crise. En mars, le ministère espagnol du Budget a chiffré à 690,4 millions d'euros les sommes dues au fisc par les clubs de football professionnels.

Malaga, quart de finaliste de la dernière Ligue des champions, a été une des victimes du projet de fair-play financier institué par l'UEFA, qui impose une obligation d'équilibre financier aux clubs qui veulent participer aux compétitions européennes.

Malaga a beau s'être qualifié pour l'Europa League grâce à sa sixième place finale en Liga, le club andalou a été suspendu une saison de toute compétition européenne pour n'avoir pas respecté les règles de bonne gestion budgétaire.

Le Rayo Vallecano, huitième, aurait dû hériter de sa place, mais le club madrilène est lui aussi en délicatesse avec ses finances et ne dispose pas de la licence UEFA.

Ce sombre tableau a au moins fait un heureux: le FC Séville, neuvième de la Liga et qui s'est vu repêché in extremis pour une compétition qu'il a remportée à deux reprises dans les années 2000.

 

 

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