Craignez Angela Merkel...

Publié le 21/11/2011 à 10:27, mis à jour le 21/11/2011 à 10:30

Craignez Angela Merkel...

Publié le 21/11/2011 à 10:27, mis à jour le 21/11/2011 à 10:30

[Photo : Bloomberg]

Une personne dans le monde a actuellement le pouvoir de plonger la planète dans un nouvel abysse économique : la chancelière allemande Angela Merkel.

Selon Peter S. Goodman, blogueur financier au Huffington Post, le citoyen du monde le plus irresponsable actuellement n'est ni la Chine ni la Corée du Nord, mais plutôt Angela Merkel, la femme la plus puissante d'Europe. Pourquoi? Parce qu'elle détient le pouvoir de s'attaquer au plus grand risque financier actuel, les coûts d'emprunt croissants, et qu'elle se répugne pourtant à le faire.

« Elle pourrait proclamer que les conditions sont devenues tellement difficiles que la Banque centrale européenne doit mettre de côté ses limites traditionnelles et commencer à acheter agressivement de la dette souveraine provenant d'Italie, d'Espagne ou de tout autre pays européen en difficulté », explique-t-il dans un récent billet en ajoutant qu'une telle action entraînerait une réduction des coûts d'emprunts et un affaiblissement de la crise du crédit européenne.

C'est là une action qu'Angela Merkel se refuse à poser, permettant plutôt à la BCE de « rester immobile devant l'urgence ». Pourquoi reste-t-elle là sans ne rien faire? Parce qu'une telle action de la BCE risquerait d'entraîner une augmentation de l'inflation en Allemagne où toute augmentation des prix est crainte maladivement, rappelle Peter S. Goodman.

La crainte allemande de l'inflation prend ses racines dans la période d'hyperinflation qui a sévi en Allemagne en 1923 après la Première Guerre mondiale. L'Allemagne avait dû payer près de 132 milliards de marks-or en 1914 pour rembourser des dommages de guerre alors que l'économie germanique ne générait pas plus de 3 milliards de marks par an.

En 1923, le mark ne valait presque plus rien et la France et la Belgique occupèrent une partie de l'Allemagne pour s'assurer de se faire rembourser les sommes dues en production de biens de consommation si ce n'était pas en argent. Après une grève générale, l'Allemagne se mit à imprimer encore plus d'argent pour pouvoir continuer de payer ses ouvriers, ce qui a contribué à dévaluer encore davantage la monnaie nationale.

C'est exactement ce que craignent les Allemands présentement, prévient Peter S. Goodman, et ce qui empêche la chancelière d'aller de l'avant en proposant un rôle de « prêteur de la dernière chance » pour la BCE : « Cette stratégie entraînerait le mécontentement d'une large partie de sa nation, mais elle ferait aussi d'elle un héros légitime auprès des décideurs politiques du monde entier ».

Et même si tout contribuable peut comprendre la réticence des Allemands face à la perspective d'avoir à financer les pertes des Grecs et des Italiens, « ce qui a été fait ne peut être défait », rappelle Peter S. Goodman en ajoutant que « d'une façon ou d'une autre le contribuable allemand devra payer ».

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