Comment un pays fait faillite

Publié le 14/09/2011 à 13:47, mis à jour le 18/10/2013 à 12:50

Comment un pays fait faillite

Publié le 14/09/2011 à 13:47, mis à jour le 18/10/2013 à 12:50

Par François Normand

[Photo : Bloomberg]

ANALYSE. À moins d’un revirement spectaculaire, la Grèce se retrouvera sans doute bientôt en défaut de paiement, disent les analystes.

Si la Grèce se retrouve en défaut de paiement, ce ne sera pas la première fois dans son histoire, et elle ne sera pas – loin de là – le premier pays à se retrouver en «faillite», pour reprendre l’expression consacrée.

Mais que se passe-t-il quand un pays fait défaut? Quelles en sont les conséquences?

Comme les particuliers, un État se retrouve en défaut de paiement lorsqu’il vit au-dessus de ses moyens et n’arrive plus à payer ses dettes ou l’intérêt sur ses dettes.

La Russie s’est retrouvée dans cette situation en 1998, en pleine crise asiatique. L’Argentine aussi, en 2002. Même les États-Unis ont été en défaut de paiement durant la guerre de Sécession (1861-1865).

Mais contrairement à un particulier, un pays ne fait pas faillite à proprement dit, ce qui signifie que ses actifs ne sont ni saisis ni liquidés. Du reste, qui pourrait le faire? On parle ici d’États souverains.

Cela dit, la décision d’un gouvernement de cesser de payer ses créanciers a des conséquences graves.

Ses coûts d’emprunt explosent. Un gouvernement peut toujours emprunter, mais les taux d’intérêt demandés par les prêteurs sont exorbitants.

L’économie se contracte. La Russie et l’Argentine ont vécu cette situation: leur économie a plongé dans une profonde récession, avec son cortège de faillites d’entreprises et de pertes d’emplois.

La réputation du pays est entachée. Si des banques acceptent encore de prêter à un pays en défaut de paiement, d’autres préfèrent s’abstenir.

Les investisseurs peuvent aussi déserter le pays ou décider de reporter ou carrément laisser tomber un projet d’investissement, ce qui accentue la récession. Les marchés boursiers du pays en défaut s’écroulent également.

Quand un pays fait défaut, il doit absolument générer de nouveaux revenus. Il peut bien entendu vendre des actifs, comme des sociétés d’État.

Pour augmenter ses revenus fiscaux, un pays en défaut doit aussi tenter de relancer son économie en stimulant par exemple ses exportations.

Comment? En dévaluant sa monnaie. Mais il y a un inconvénient : cela fait bondir l’inflation, ce qui nuit à l’économie.

Bien entendu, la Grèce ne peut relancer ses exportations ainsi puisqu’elle a adopté l’euro.

Pour assainir son bilan financier, un gouvernement doit aussi sabrer drastiquement dans ses dépenses: prestation de services, achat de biens, investissements dans les infrastructures. Ce qui nuit aussi à l’économie et provoque souvent la révolte de la population.

Habituellement, un défaut de paiement prend fin lorsqu’un pays se rassoit avec les créanciers pour renégocier une nouvelle dette, avec de nouveaux échéanciers et des taux d’intérêt plus réalistes...

 

 

 

 

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