Italie: les jeunes «chômeurs » boudent-ils certains emplois?

Publié le 23/08/2013 à 07:29, mis à jour le 23/08/2013 à 07:37

Italie: les jeunes «chômeurs » boudent-ils certains emplois?

Publié le 23/08/2013 à 07:29, mis à jour le 23/08/2013 à 07:37

Par AFP

Photo:Bloomberg

Plombée par un chômage record dépassant les 39,1% chez les jeunes actifs, l'Italie peine à faire concorder offre et demande sur le marché de l'emploi, alimentant de vifs débats.

« Les Italiens n'ont pas faim. Moi à 16 ans j'allais à l'usine en vélo et à 27 ans, j'étais responsable de 1.000 ouvriers », a lancé Giovanni Pagotto, entrepreneur du nord de l'Italie dans une interview au Corriere del Veneto.

Il n'en fallait pas beaucoup plus pour déclencher une polémique, dans une Italie à la sensibilité à fleur de peau, engluée dans la récession depuis près de deux ans et déprimée par un chômage en hausse, atteignant déjà 12% au niveau national.

Giovanni Pagotto, gérant d'Arredo Plast Spa, qui fournit des produits plastiques à la chaîne suédoise Ikea, emploie une main-d'oeuvre à 90% immigrée, car il dit manquer de candidatures « autochtones ».

Interrogé par l'AFP, il pense que les travailleurs italiens sont moins enclins à se plier aux contraintes horaires et à la pénibilité que les travailleurs étrangers recrutés à travers les agences d'intérim.

« Je ne crois pas une seconde à cette histoire », s'insurge une jeune femme anonyme du Frioul (nord) sur le site du Corriere della Sera, assurant que « des milliers de jeunes au chômage envoient des CV sans recevoir de réponse ». « Quand j'ai perdu mon travail il y a quelques années, j'ai du bosser comme éboueuse, accrochée derrière les camions poubelles », poursuit-elle indignée.

Pour certains jeunes blogueurs des sites du Fatto Quotidiano et Linkiesta, les déclarations comme celles de M. Pagotto ne sont que le fruit d'une propagande « anticrise » orchestrée par des politiciens en panne de solutions.

Régulièrement, des centres d'études et autres organisations professionnelles font pourtant état de pénurie de main-d'oeuvre. Ainsi 150.000 emplois --couturier, boulanger, menuisier-- seraient « snobbés par les Italiens », selon un rapport de la fondation Studi Consulenti.

De même, il manquerait 6.000 « pizzaiolos » dans le pays natal de la « margherita », contraignant les gérants des 50.000 pizzerias italiennes à se tourner vers de la main-d'oeuvre étrangère, selon la Fipe, une branche de Confcommercio.

Des jeunes trop exigeants ?

Les jeunes Italiens serait-ils trop « choosy » - trop difficiles - comme l'avait assuré Elsa Fornero, ministre du Travail du gouvernement de Mario Monti, s'attirant les foudres de toute une génération de jeunes diplômés ?

« Il est vrai que les jeunes générations ont des attentes trop élevées concernant leur avenir professionnel », confirme partiellement à l'AFP Daniele Marini, directeur de la fondation Nord Est, un observatoire socio-économique. Mais « il ne faut pas généraliser », tempère ce professeur, reconnaissant que le désintérêt des jeunes générations pour les professions manuelles « ne relève pas de leur seule responsabilité ».

« A la télévision et dans les journaux, le travail est toujours illustré par des ouvriers travaillant sur des chaînes de montage, comme si on était encore au XIXe siècle! » remarque le chercheur.

En outre, un système scolaire mal organisé en termes d'orientation professionnelle « ne permet pas de préparer les jeunes aux métiers d'avenir », relève Daniele Marini.

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