Exportations: les MEQ lancent un cri d'alarme

Publié le 10/03/2011 à 16:08, mis à jour le 11/03/2011 à 12:44

Exportations: les MEQ lancent un cri d'alarme

Publié le 10/03/2011 à 16:08, mis à jour le 11/03/2011 à 12:44

Par François Normand

Photo: Bloomberg

Les Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) partent en guerre pour relancer les expéditions de nos entreprises à l’étranger qui sont en chute libre depuis 2002.

« Il nous faut un chantier des exportations au Québec», a lancé le président des MEQ, Simon Prévost, en présentant ce matin à Montréal une étude sur l’état de nos exportations, devant un parterre d’une soixantaine de personnes issues du monde des affaires et de la finance.

Une statistique est éloquente: la dégradation constante du solde du commerce extérieur du Québec (les exportations moins les importations).

En 2002, le Québec affichait un surplus commercial de 4,2 milliards de dollars (G$). Mais en 2009, sept ans plus tard, l’économie québécoise enregistrait un déficit commercial de 20,9 G$.

Et la situation est pire encore aujourd’hui. Au troisième trimestre de 2010, le déficit commercial atteignait 35 G$.

Pourquoi nos exportations chutent

Cette situation tient à plusieurs facteurs, dont en premier lieu l’appréciation du dollar canadien par rapport à la devise américaine.

Depuis son plancher du 18 janvier 2002 (0,62$), le dollar canadien s’est apprécié de 66%. Plus le huard est fort par rapport au billet vert, moins nos exportations sont compétitives aux États-Unis, où nous expédions 68% de nos exportations.

D’ailleurs, cette concentration est aussi problématique car nous avons ainsi tendance à tout mettre - ou presque – nos œufs dans le même panier.

Ainsi, quand l’économie américaine va mal, c’est une bonne part de l’économie québécoise qui en pâtit.

Selon les MEQ, les exportations du Québec sont aussi trop concentrées dans quelques secteurs phares : l'aéronautique, le papier, l’aluminium, les métaux et les produits pétroliers.

« 92% de exportations du Québec sont réalisées par seulement 12% des entreprises québécoises », précise Simon Prévost.

Pistes de solutions pour renverser la vapeur

Comment relancer les exportations? Puisque le dollar restera sans doute une monnaie forte dans les prochaines années, cela passe entre autre par une meilleure productivité.

Ce qui nécessite des investissements en équipements et en formation de main-d’œuvre.

Par ailleurs, les exportateurs ne doivent surtout pas abandonner le marché américain : c’est quand même marché stratégique pour le Québec. «Il y a encore beaucoup de marchés sectoriels et géographiques qui n’y sont encore exploités», explique Simon Prévost.

Cela dit, le Québec doit poursuivre la diversification de ses exportations, notamment dans les pays de la zone euro, les pays émergents où des pays avec lesquels le Québec a une relation privilégiée, comme le Mexique (membre de l’ALÉNA).

Les entreprises québécoises devraient aussi apprendre à mieux collaborer entre elles pour décrocher des contrats à l’étranger, en formant par exemple des coentreprises.

De leur côté, les exportateurs souhaitent avoir davantage de soutien des MEQ (par exemple, pour trouver des marchés) et des gouvernements (par exemple, pour réduire leur niveau d’imposition) pour les aider à vendre leurs produits et leurs services à l’étranger, selon un sondage réalisé par Léger Marketing.

Le sondage a été réalisé l'automne dernier auprès de 139 dirigeants d’entreprises exportatrices. La marge d’erreur est de 8%.

À la une

Bourse: nouveaux records pour le Dow Jones et le S&P 500 à Wall Street

Mis à jour à 17:10 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto est en hausse et les marchés américains sont mitigés.

À surveiller: Microsoft, Apple et Dollarama

Que faire avec les titres de Microsoft, Apple et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes.

Bourse: les gagnants et les perdants du 28 mars

Mis à jour à 17:54 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.