Nexen: un point de bascule pour le Canada

Publié le 02/11/2012 à 12:13, mis à jour le 03/11/2012 à 14:54

Nexen: un point de bascule pour le Canada

Publié le 02/11/2012 à 12:13, mis à jour le 03/11/2012 à 14:54

Par François Normand

Photo: Bloomberg

Analyse – Le gouvernement Harper devrait annoncer d’ici la fin de l'année s’il accepte l’offre d’achat de la pétrolière Nexen par la société d’État chinoise China National Offshore Oil Coporation (CNOOC). Une décision très importante, car elle pourrait marquer un point de bascule dans la relation entre le Canada et la Chine.

Dans un entretien avec Les Affaires cette semaine, Raymond Chrétien, l’ex-ambassadeur canadien, aujourd’hui associé et conseiller stratégique au cabinet d’avocats Fasken Martineau, a expliqué pourquoi cette transaction est fondamentale pour le Canada.

Le pays a besoin de beaucoup de capitaux étrangers pour développer son immense bassin de ressources énergétiques. D’ici 2020, ce sont pas moins de 630 milliards de dollars qui devront être injectés, soit un peu plus que le double du produit intérieur brut (PIB) du Québec ! L’offre d’achat de Nexen s’inscrit donc dans ce contexte. CNOOC propose 15 G$ pour acheter la pétrolière albertaine.

Les conséquences d’un non

Si Ottawa dit non à CNOOC, le Canada pourrait se priver de futurs investissements chinois au pays, estime Raymond Chrétien. La Chine (par le truchement de ses sociétés d’État énergétiques) pourrait y songer deux fois avant d’investir à nouveau au pays. Or, à lui seul, Canada ne peut pas commercialiser ses ressources énergétiques. Bien entendu, les entreprises américaines et européennes seront toujours là pour investir au pays. Cela dit, le Canada peut-il vraiment se passer des investissements chinois ?

Un non à CNOOC fermerait aussi au pétrole de l’Ouest le marché énergétique de la deuxième économie mondiale. Le Canada peut exporter son pétrole aux États-Unis. Malgré la suspension du projet d’oléoduc Keystone XL de TransCanada, des analystes croient que ce projet verra éventuellement le jour. Pourquoi ? Républicains et démocrates veulent accroître l’indépendance énergétique des États-Unis, et ce projet est difficilement réalisable sans le pétrole albertain.

Les conséquences d’un oui

Si le Canada donne son feu vert à CNOOC pour acheter Nexen, Raymond Chrétien estime que cela pourrait donner une nouvelle impulsion à la relation entre le Canada et la Chine.

Le Canada aurait accès au marché chinois pour exporter son pétrole et, éventuellement, vers d’autres marchés asiatiques. L’Inde, l’autre géant asiatique, a aura aussi besoin d’énergie afin de poursuivre son développement dans les prochaines décennies. Ce pays est stratégique pour le Canada. Le premier ministre Stephen Harper entame d’ailleurs en fin de semaine sa deuxième visite officielle en Inde, et la conclusion d’un futur accord de libre-échange est l’enjeu principal de ce voyage.

Enfin, un oui d’Ottawa pourrait aussi favoriser l’idée d’amorcer dans les prochaines années des discussions pour conclure un accord de libre-échange entre le Canada et la Chine. À ce jour, le géant asiatique a conclu un accord avec les 10 pays membres de l’Association des nations de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est. La Chine a aussi des pourparlers avec la Suisse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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