Syrie: Obama table sur un vote rapide du Congrès, deux millions de réfugiés

Publié le 03/09/2013 à 12:04, mis à jour le 15/10/2013 à 14:14

Syrie: Obama table sur un vote rapide du Congrès, deux millions de réfugiés

Publié le 03/09/2013 à 12:04, mis à jour le 15/10/2013 à 14:14

Par AFP

Barack Obama a dit mardi espérer un vote rapide du Congrès pour autoriser des frappes contre le régime du président syrien Bachar al-Assad, alors que l'ONU estimait que le quart des Syriens étaient aujourd'hui réfugiés ou déplacés.

Le président américain, qui doit s'envoler mardi soir pour la Suède, a une nouvelle fois mis l'accent sur le fait que toute intervention en Syrie serait « limitée » et « proportionnelle ». « Cela n'implique pas de troupes au sol, ce n'est pas l'Irak, ce n'est pas l'Afghanistan », a-t-il souligné.

Recevant les principaux responsables du Congrès américain à la Maison Blanche,il s'est dit confiant sur l'issue des votes à la Chambre des représentants et au Sénat, qui pourraient intervenir dès la semaine prochaine.

« J'apprécie que tout le monde ici ait commencé à programmer des auditions et prévoie de voter dès que tout le Congrès sera de retour, au début de la semaine prochaine », a déclaré M. Obama.

« Cela représente un sérieux risque pour la sécurité nationale des États-Unis et pour les autres pays de la région », a-t-il ajouté. « En conséquence, Assad et la Syrie doivent rendre des comptes ».

Sur le terrain, l'armée syrienne a repris mardi le contrôle de la ville stratégique d'Ariha dans la province d'Idleb (nord-ouest) à l'issue de dix jours de bombardement et de combats, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH)

Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a estimé mardi que le nombre de réfugiés syriens dépassait désormais les deux millions, soit huit fois plus qu'il y a un an, et que 4,25 millions de Syriens étaient déplacés à l'intérieur des frontières.

Au total, ce sont donc plus de six millions de personnes déracinées, soit plus du quart des 22 millions d'habitants de la Syrie.

Dans ce contexte de tension, le ministère russe de la Défense a annoncé avoir détecté deux tirs de missile balistique mardi matin depuis le centre de la Méditerranée vers la côte est.

Le tir d'un missile a été confirmé par Israël, qui a expliqué qu'il s'agissait d'un exercice militaire israélo-américain --un test planifié « de longue date » et qui « n'a rien à voir » avec une éventuelle action militaire américaine en Syrie, selon le Pentagone.

Lundi soir, le président syrien Bachar al-Assad, que l'opposition et plusieurs pays accusent d'avoir tué des centaines de civils aux gaz toxiques le 21 août près de Damas, avait mis en garde contre le risque d'une « guerre régionale » en cas d'action militaire occidentale.

À Washington, les chefs de la diplomatie américaine John Kerry et du Pentagone Chuck Hagel avaient rendez-vous au Sénat, pour la première des auditions publiques consacrées à la demande d'autorisation d'usage de la force envoyée à un Congrès encore sceptique.

Les élus entendent amender significativement les deux pages de la résolution élaborée par la Maison Blanche, afin d'écrire noir sur blanc qu'aucun soldat américain ne saurait être déployé en territoire hostile, et pour restreindre toute opération dans le temps.

« La grande tragédie de ce siècle »

Indépendamment du débat autour des attaques chimiques présumées, le Haut Commissaire de l'ONU pour les réfugiés Antonio Gutteres a estimé mardi matin que la Syrie était « devenue la grande tragédie de ce siècle, une calamité humanitaire indigne avec des souffrances et des déplacements de population sans équivalent dans l'Histoire récente ».

À la fin août, les Syriens enregistrés comme réfugiés ou en attente de l'être étaient 110 000 en Egypte, 168 000 en Irak, 515 000 en Jordanie, 716 000 au Liban et 460 000 en Turquie, a détaillé le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR).

L'Union européenne s'est alarmée mardi de ce « cap épouvantable » tout en prévenant que ce nombre allait augmenter, « la violence devenant plus brutale et inhumaine ».

La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a dit craindre également que « la région entière » n'atteigne « bientôt un point de rupture », tandis qu'Amnesty International a parlé d'une « crise humanitaire désespérée » engendrée par le flux croissant de réfugiés vers les pays voisins.

À Damas, les déplacés ont remplacé les touristes. Dans des hôtels décrépits du secteur populaire de Marjé à Damas, plusieurs dizaines d'entre eux vivent ainsi, certains depuis plus d'un an, entassés dans des chambres de 15m2 où ils cuisinent dans les salles de bain.

Le président français François Hollande, en quête d'une coalition pour intervenir militairement, a appelé mardi l'Europe à s'unir sur le dossier syrien, se montrant confiant qu'elle « le fera », lors d'une conférene de presse avec le chef d'État allemand Joachim Gauck.

Lundi, le gouvernement français a diffusé une note de synthèse de ses services de renseignement analysant 49 vidéos tournées après l'attaque du 21 août en concluant à la responsabilité du régime dans la mort d'au moins 281 personnes par gaz toxiques. Les États-Unis ont parlé de plus de 400 enfants et un millier d'adultes tués, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a évoqué un bilan de plus de 500 morts.

Le Parlement français doit débattre mercredi en session extraordinaire d'une éventuelle intervention militaire, mais aucun vote n'est prévu selon le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

« Le peuple français n'est pas notre ennemi, mais (...) dans la mesure où la politique de l'État français est hostile au peuple syrien, cet État sera son ennemi », a répliqué M. Assad dans une interview au journal français Le Figaro, en annonçant « des répercussions, négatives bien entendu, sur les intérêts de la France ».

À trois jours d'un sommet du G20 jeudi à Saint-Pétersbourg - durant lequel aucun tête-à-tête n'est prévu entre Vladimir Poutine et Barack Obama -, la Russie a réitéré son opposition à une frappe contre son allié syrien.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a assuré lundi qu'une intervention contre Damas pourrait « reporter pour longtemps, voire à jamais, les perspectives » d'une conférence de paix en vue d'un règlement du conflit syrien, qui a déjà fait selon l'OSDH plus de 110.000 morts.

Mais le Premier ministre britannique David Cameron, dont le projet d'intervenir militairement en Syrie a été rejeté par le Parlement, entend toujours trouver une solution diplomatique au conflit à l'occasion du G20, a annoncé son porte-parole mardi.

 

 

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