Libre-échange : l'UE et le Japon entâment les négociations

Publié le 25/03/2013 à 10:56, mis à jour le 16/10/2013 à 20:57

Libre-échange : l'UE et le Japon entâment les négociations

Publié le 25/03/2013 à 10:56, mis à jour le 16/10/2013 à 20:57

Par AFP

[Photo : Bloomberg]

L'Union européenne et le Japon ont donné lundi le coup d'envoi... par téléphone, de délicates négociations de libre-échange destinées à doper la croissance atone de ces deux régions économiquement puissantes.

« Une décision formelle de lancer les négociations de libre-échange vient d'être prise lors d'une conversation téléphonique » entre les dirigeants européens et le Premier ministre Shinzo Abe, a annoncé le ministre nippon de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, Toshimitsu Motegi, après une réunion à Tokyo avec le Commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht.

M. Motegi a insisté sur le fait que le Japon et l'UE représentaient ensemble « environ 30% de l'économie mondiale et 40% du commerce mondial », un poids qui rend « très importante » cette décision discutée depuis des années.

« Aujourd'hui est un jour historique dans les relations entre le Japon et l'UE », a souligné pour sa part M. De Gucht, évoquant un accord qui devra concerner non seulement les barrières douanières et non tarifaires sur les biens et les services, mais aussi les investissements, les marchés publics ou encore la propriété intellectuelle.

Le lancement de ces négociations, qui démarreront concrètement en avril à Bruxelles, devait se faire en grande pompe à Tokyo, mais, pour cause de crise chypriote, Bruxelles a dû annuler au dernier moment la venue des présidents du Conseil européen et de la Commission européenne, Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso, qui devaient présider le 21ème sommet UE-Japon avec Shinzo Abe.

Une conversation téléphonique a donc été organisée à la hâte entre les trois dirigeants pour donner le coup d'envoi du processus.

« Cette négociation sera très difficile », a prévenu M. De Gucht juste après, « car nous sommes deux économies développées, des acteurs importants sur le plan mondial confrontés à un manque de croissance ».

Aux prises avec une grave crise d'endettement qui a entraîné austérité budgétaire et récession, l'UE estime qu'un accord de libre-échange avec le Japon pourrait augmenter de 0,6% à 0,8% son produit intérieur brut (PIB).

Karel De Gucht a souligné lundi que les exportations du Vieux continent vers l'archipel reculaient ces dernières années, au point que le Japon n'est plus que le septième marché des exportateurs européens - alors qu'il représentait le troisième il y a dix ans.

« Il y a encore trop d'obstacles », a déploré M. De Gucht lors d'un discours devant des représentants patronaux nippons et européens. « Nous sommes confrontés à des règlements discriminatoires, à des normes différentes ou à des restrictions dans les commandes publiques ».

Pour lui, la levée de ces barrières dites non tarifaires constituera « la clé des négociations ».

L'UE en a recensé 31, qui peuvent prendre la forme de normes de sécurité et d'homologation dans des secteurs aussi variés que l'automobile, le transport ferroviaire, les médicaments ou l'alimentation.

« Nous devons inclure une clause de révision dans le mandat des négociations. Un an après leur lancement, soit autour d'avril 2014, je ferai le point sur les progrès du Japon dans l'application des feuilles de route sur les barrières non tarifaires (...). Si j'en conclus que les progrès n'ont pas été satisfaisants, les négociations seront suspendues », a-t-il prévenu.

Le Japon espère pour sa part faciliter l'accès de ses produits au marché européen, notamment dans les secteurs stratégiques de l'automobile et de l'électronique.

Il veut combler son handicap vis-à-vis de la Corée du Sud, qui dispose d'un accord de libre-échange avec l'UE depuis l'été 2011, et dont les voitures et smartphones font un malheur sur les marchés du Vieux continent.

Les constructeurs d'automobiles européens risquent toutefois d'être réticents à voir Bruxelles accéder à la demande tokyoïte, car ils estiment avoir été floués par l'accord avec Séoul, rendu responsable d'une chute de leurs parts de marché à domicile au profit des groupes sud-coréens.

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