Les Affaires au Forum économique mondial des nouveaux champions


Édition du 17 Octobre 2015

Les Affaires au Forum économique mondial des nouveaux champions


Édition du 17 Octobre 2015

Par Diane Bérard

«Tracer une nouvelle voie pour la croissance.» C'est sur ce thème que s'est tenue, au début de septembre, l'édition 2015 du Forum économique mondial des nouveaux champions, surnommé le Davos d'été.

Cette conférence internationale présente les idées et les tendances les plus innovatrices aux frontières de la science, de la technologie et de l'entrepreneuriat. Elle rassemble plusieurs communautés : les Young Global Leaders (30-40 ans), les Young Global Shapers (20-30 ans), les Young Scientists, les Technology Pioneers, etc. Plus de 1 700 participants de 90 pays se sont retrouvés au centre des conférences de Dalian, en Chine. Les Affaires était le seul média canadien invité.

Ce forum, qui se tient chaque année en Chine, en est à sa 9e édition. L'événement a été créé pour permettre à la prochaine génération de dirigeants, aux régions à croissance rapide et aux villes les plus compétitives de se rencontrer et de faire circuler leurs idées et leurs solutions pour améliorer l'état du monde.

Pour 2015, les organisateurs ont exploité deux pôles : l'humain et la machine. L'humain à travers son travail. Deviendrons-nous tous des agents libres non rattachés à un emploi ? Quelles tâches nous restera-t-il à mesure que les robots s'humaniseront ? Et si les robots s'humanisent - s'ils arrivent à penser, à voir et à ressentir - que signifiera bientôt être «humain» ?

L'édition 2015 du Forum économique mondial s'est aussi penchée sur le pouvoir disruptif de la technologie. «L'uberisation» du monde a occupé l'avant-scène, rappelant aux participants que l'instabilité et l'imprévisibilité doivent être incluses dans leur planification stratégique. Il faut être à la fois à l'écoute des tendances fortes - influentes maintenant - et des signaux faibles - annonciateurs de bouleversements.

Les Affaires vous présente donc les tendances qui influeront sur votre vie tant professionnelle que personnelle.

INTERNET

Faut-il une OMCE ?

«L'Organisation mondiale du commerce est une affaire de gouvernements, elle ne réglemente pas adéquatement le commerce en ligne, estime Jack Ma, fondateur d'Alibaba. Créons l'Organisation mondiale du commerce en ligne [OMCE], une société formée de gens d'affaires et soutenue par les gouvernements. L'OMCE veillerait à une utilisation plus inclusive d'Internet, au profit des PME et des pays émergents.»

TRANSPORT

Drones à l'horizon

«Notre défi consiste à trouver les bons clients, explique Patrick Thévoz, cofondateur du constructeur suisse Flyability. Nous ne voulons pas de l'entreprise pour qui un drone n'est qu'un outil marketing. Nous visons celle qui en fera une partie intégrante de ses activités.» Les drones peuvent régler plusieurs problèmes : livraison dans les zones inaccessibles ou dans celles aux routes congestionnées, surveillance routière ou agricole, interventions trop dangereuses pour les humains, maintenance, etc. À court terme, l'application la plus prometteuse concerne le secteur de la santé, notamment la livraison de médicaments. «Dans 10 ans, nos machines ramasseront votre épicerie», dit Andreas Raptopoulos, fondateur de la start-up californienne Matternet, qui voudrait vendre sa technologie à une société comme UPS. Il reste toutefois de nombreux enjeux à régler, dont la réglementation. «Nous cherchons l'équilibre, dit Stephen Creamer, directeur du bureau de la navigation aérienne de l'Organisation de l'aviation civile internationale. Trop de réglementation tuerait le secteur avant qu'il ne décolle. Pas assez laissera l'espace aérien à la merci des cowboys qui manient leur drone n'importe comment.» En attendant, des transporteurs aériens investissent déjà le secteur, y voyant une nouvelle voie de croissance. L'allemande Lufthansa a ainsi créé une filiale qui explorera le potentiel du fret employant des drones.

TRANSPORT

Les voitures connectées

Commander et payer une pizza à partir du tableau de bord de votre véhicule ? Visa, Pizza Hut et la firme de consultation en technologie Accenture y travaillent. «Notre expérience n'est que le début», prévient Paul Daugherty, chef de la technologie pour Accenture. Les applications combinant commerce et transport viseront de nombreux produits de consommation courante.

COMMERCE

Défi contrefaçon

Le commerce de la contrefaçon atteint au moins 250 milliards de dollars américains dans le monde, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Dans notre société vieillissante, les médicaments, entre autres, représentent un pactole et un enjeu majeur de santé publique. Comment accroître la fluidité de circulation des biens légaux tout en réduisant celle des biens contrefaits ? Cependant, limiter le trafic de biens contrefaits pourrait entraver la circulation de biens légaux. Comment l'éviter ? En numérisant la chaîne logistique, répond Hank C. K. Wuh, président de TruTag Technologies, un fabricant américain de systèmes d'authentification. «Notre produit permet de retracer où un médicament a été fabriqué et par qui», souligne M. Wuh. Occasion d'affaires en vue pour toute entreprise qui contribue à numériser la chaîne logistique du commerce international ou qui permet d'authentifier les biens qui traversent les frontières.

MAIN-D'OEUVRE

Citoyens du monde recherchés

Le système d'éducation ne produit pas nécessairement les employés que recherchent les entreprises. «Chaque fois que nous arrivons à recruter un vrai citoyen du monde - ouvert et curieux -, nous nous rendons compte à quel point c'est ce type d'employés qu'il nous faut pour relever nos défis. Mais où les trouver ?» s'interroge Anne-Marie Allgrove, associée du bureau australien du cabinet d'avocats Baker & McKenzie. Il faut les former. Et ce, dès la tendre enfance et tout au long de leur scolarité, concluent la douzaine de participants à l'atelier «Raising Global Citizens». Parmi eux, Suzanne Fortier, rectrice de l'Université McGill. «Pour que des employés aient une vision globale, il faut d'abord en faire des étudiants qui contribuent à leur collectivité. On développe une vision de sa communauté avant d'en développer une pour le monde.» Et puis, il ne faut pas viser des citoyens du monde, mais de «bons citoyens du monde», ajoute une représentante du Massachusetts Institute of Technology.

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