Le yuan prend du galon


Édition du 12 Novembre 2016

Le yuan prend du galon


Édition du 12 Novembre 2016

Par François Normand

La montée en puissance de la Chine a franchi une étape importante le 1er octobre, avec l'entrée du yuan dans le panier de devises du Fonds monétaire international (FMI).

Cette reconnaissance consacre toute l'importance de l'économie chinoise, souligne Hendrix Vachon, économiste sénior au Mouvement Desjardins, dans une récente analyse à ce sujet. Car seules les devises des grands pays exportateurs et les plus utilisées dans les transactions financières internationales sont incluses dans le panier du FMI.

Le panier des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI comprend les principales devises dans le monde. Le yuan compte pour 10,92 % du panier, comparativement à 41,73 % pour le dollar américain, 30,93 % pour l'euro, 8,33 % pour le yen japonais et 8,09 % pour la livre sterling.

Le yuan a pris du galon, mais la devise chinoise n'a pas encore la liquidité du dollar américain, de l'euro ou du huard, précise Mme Vachon. «On est toutefois encore loin d'une monnaie pleinement convertible avec un taux de change flottant, comme c'est le cas des autres devises du panier des DTS.»

Le yuan est de plus en plus utilisé dans le monde, comme le confirment les statistiques de la Banque des règlements internationaux. En 2004, la devise chinoise représentait 0,1 % des transactions financières internationales (la base est de 200 %, car il y a toujours deux mouvements de devises lors d'une transaction). Cela la plaçait au 29e rang des devises les plus échangées dans le monde. Aujourd'hui, le yuan compte pour 4 % des transactions et se classe au 8e rang.

Plus économique

Négocier directement en yuans plutôt qu'en dollars américains peut aussi être avantageux, car cela permet de réduire les coûts, disent les spécialistes. En effet, cette opération permet d'éliminer une étape, soit la conversion en dollars américains.

«La possibilité de transiger directement la paire de devises, soit le yuan et le dollar canadien, vous évite de payer des écarts de taux et constitue une seule transaction, au lieu de deux. Cela représente une économie», explique Luc de la Durantaye, directeur général, répartition de l'actif et gestion des devises, à la Banque CIBC.

Évidemment, plus les montants sont élevés, meilleures sont les économies, précise le financier. Par exemple, si vous ne négociez pas directement en yuans, vous devez faire deux transactions lorsque vous faites des affaires en Chine.

Prenons le cas d'une exportation. Il faut d'abord échanger le yuan chinois contre le dollar américain. Ensuite, il faut convertir le dollar américain en dollars canadiens. Ce sont les banques qui font ces transactions pour les entreprises.

Actuellement, plus de 1 700 institutions financières dans le monde utilisent le yuan pour des paiements avec des organisations en Chine, y compris à Hong Kong (qui a aussi sa propre devise, le dollar de Hong Kong), selon la Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication.

Depuis novembre 2014, le Canada a son centre d'échange du yuan, qui facilite les transactions dans la devise chinoise. Les États-Unis ont le leur à New York depuis septembre 2016. Le gouvernement chinois a implanté bon nombre de ces centres partout dans le monde, et ce, de Singapour à Francfort.

L'utilisation du yuan est en forte croissance

Part de la devise chinoise, en pourcentage, dans le total des transactions financières internationales. La base est de 200 %, car il y a toujours deux mouvements de devises lors d'une transaction. Cette liste n'est pas exhaustive ; elle représente les huit principales devises dans le monde.

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