Chine: l'inflation à un creux en cinq ans

Publié le 10/12/2014 à 06:41

Chine: l'inflation à un creux en cinq ans

Publié le 10/12/2014 à 06:41

Par AFP

Photo: Shutterstock

L'inflation en Chine a nettement ralenti en novembre, tombant à son plus bas niveau depuis cinq ans, un chiffre de nature à renforcer les craintes de tensions déflationnistes sur fond d'essoufflement de la deuxième économie mondiale.

La hausse des prix à la consommation mesurée sur un an, principale jauge de l'inflation, s'est établie à 1,4% le mois dernier, a annoncé mercredi le Bureau national des statistiques (BNS), soit au plus bas depuis novembre 2009.

L'inflation avait glissé à 1,6% en septembre et octobre, contre 2% en août. Pour novembre les analystes interrogés par le Wall Street Journal tablaient en moyenne sur une stabilisation.

Sur les onze premiers mois de l'année, l'inflation s'est établie à 2% --très en-deçà du plafond annuel de 3,5% que s'est fixé Pékin, et bien en dessous du niveau de 2,6% enregistré en 2013.

Et la hausse des prix devrait continuer de s'effriter, avertissent nombre d'experts, qui pointent l'affaiblissement persistant de la demande intérieure et s'attendent à de nouvelles mesures de soutien des autorités.

L'indice mesurant l'évolution des prix à la vente des produits à leur sortie d'usine (PPI) s'est quant à lui replié en novembre de 2,7% sur un an, son pire niveau depuis juin 2013, a ajouté le BNS.

Il s'affichait en baisse de 2,2% en octobre. Le PPI, considéré comme annonciateur des futures tendances des prix à la consommation, est négatif depuis plus de deux ans.

Impact des matières premières

«Ce nouveau recul de l'inflation s'explique en partie par le reflux des prix alimentaires», composante importante de l'indice, observait dans une note Julian Evans-Pritchard, analyste du cabinet Capital Economics.

Ceux-ci ont gonflé de 2,3% sur un an, se modérant par rapport à octobre (+2,5%), à la faveur d'un important repli des prix du porc (-3,8% sur un an) et de ceux des légumes frais (-5,2%).

Les tarifs moindres du soja (ingrédient clef des huiles de cuisson et nourriture d'élevage) « devraient contribuer à maintenir sous contrôle l'inflation alimentaire », a ajouté l'analyste.

Mais les principaux facteurs de « désinflation » restent avant tout « la chute des prix des matières premières », à commencer par le pétrole brut, « et l'aggravation des fortes surcapacités industrielles », insistaient les économistes de Nomura.

Confrontées à une demande atone, au ralentissement inexorable de la production industrielle et des ventes de détail, mais aussi à de sévères difficultés pour se financer, les entreprises tendent à sacrifier leurs prix.

De même, les cours mondiaux du pétrole (qui ont plongé de quelque 40% depuis juin) et le tassement continu du marché de l'immobilier « semblent avoir refroidi encore davantage la hausse des prix du logement et des transports », abonde Julian Evans-Pritchard.

La croissance économique chinoise a ralenti à 7,3% au troisième trimestre, au plus bas depuis 5 ans, et depuis, la conjoncture ne montre aucun signe d'embellie. Le gouvernement a ainsi annoncé lundi pour novembre une chute-surprise des importations et un ralentissement marqué des exportations.

Plombée par la morosité de la demande, « l'inflation devrait rester sous 2% en 2015, ce qui devrait (...) provoquer des mesures supplémentaires d'assouplissement monétaire » par la banque centrale (PBOC), commentait-on chez Nomura.

 

 

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