Une clause du Buy America demandée au Canada

Publié le 24/11/2014 à 15:54

Une clause du Buy America demandée au Canada

Publié le 24/11/2014 à 15:54

Par François Normand

Un navire de Alaska Marine Highway System. (Photo: Capture d'écran)

L'Alaska Marine Highway System, une société d'État qui exploite des terminaux maritimes sur la côte ouest, souhaite inclure une clause du Buy America pour la réfection du terminal qu'elle loue à Prince Rupert, en Colombie-Britannique.

«C'est une première: demander une clause du Buy America au Canada!», laisse tomber Martin Lavoie, directeur des politiques, productivité et innovation, chez les Manufacturiers et exportateurs du Canada (MEC).

Le terminal maritime de Prince Rupert est la propriété du Prince Rupert Port Authority, une organisation qui est sous la responsabilité de Transport Canada.

Le gouvernement de l'Alaska veut inclure une clause du Buy America - qui s'applique au secteur du transport contrairement au Buy American, qui vise les achats de fournitures de Washington - pour la réfection du terminal de Prince Rupert, car ce projet est financé par le ministère américain des Transports.

Si l'application de cette clause est autorisée par Ottawa, cela créerait un précédent majeur, selon les MEC. «Tous les produits de fer et d'acier utilisés pour la construction du terminal devraient être manufacturés aux États-Unis.»

Martin Lavoie espère qu'Ottawa pourra empêcher cette situation, mais il croit possible que le gouvernement canadien ne puisse rien faire, et ce, en raison du bail de location du terminal de Prince Rupert.

«J'espère au moins que cet événement sera la goutte d'eau qui fera déborder le vase», dit-il.

D'une part, pour convaincre les villes canadiennes d'être plus «stratégique» dans leur politique d'achats.

D'autre part, pour inciter Ottawa et Washington de négocier un accord bilatéral favorisant le contenu canado-américain dans les contrats en matière de transport public en Amérique du Nord.

Cette situation à Prince-Rupert survient alors que le Grow America Act - un projet de loi présenté au Congrès le 25 juin 2014 - est toujours à l'étude aux États-Unis.

Cette législation propose de porter de 60 à 100% d'ici 2019 les exigences de contenu local pour tous les projets de transports en commun aux États-Unis, et ce, des autobus aux trains en passant par les métros.

Le cas échéant, le relèvement du seuil réduirait la marge de manoeuvre des entreprises canadiennes de cette industrie qui exportent aux États-Unis ou qui comptent y accroître leurs ventes dans les prochaines années.

Au moment de mettre en ligne, Transport Canada n'était pas en mesure de commenter l'inclusion de la clause du Buy America dans le projet de réfection du terminal de Prince Rupert.

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