Un pacte pour la compétitivité du Mexique

Publié le 09/01/2014 à 15:00

Un pacte pour la compétitivité du Mexique

Publié le 09/01/2014 à 15:00

Par Matthieu Charest

Véritable tsunami de réformes structurelles, le Pacte pour le Mexique est en branle. Si les prévisions indiquent que cinq grandes vagues de changement vont submerger l'ensemble du Mexique, leurs conséquences, notamment sur l'économie, demeurent difficiles à évaluer.

À terme, le gouvernement vise une croissance annuelle du produit intérieur brut (PIB) d'au moins 5%, et le réinvestissement d'un minimum de 25% du PIB dans l'économie. Et pour parvenir à cette fin, plusieurs mesures sont proposées.

Pour consulter tous les articles de la série, cliquez ici

L'une d'entre elles a fait couler beaucoup d'encre récemment. Il s'agit de la réforme du secteur énergétique. Et pour cause, certaines rumeurs voulant que PEMEX, la société d'État qui contrôle l'exploitation du pétrole (ressource nationalisée en 1938), pourrait être privatisée, couraient.

Il n'en fut rien, mais si la société demeure la propriété de l'État à 100%, de nouvelles lois permettent dorénavant à PEMEX de nouer des partenariats avec des sociétés privées. Des mesures qui permettront au monopole d'État de combler ses lacunes dans certains secteurs, notamment dans l'exploitation du pétrole au large des côtes.

«PEMEX doit changer. Les monopoles ne sont pas bons pour l'économie et le nouveau Mexique que nous bâtissons est très favorable au commerce», se réjouit Jaime Reyes, ministre de l'Innovation, de la Science et des Technologies de l'État du Jalisco, et membre du parti au pouvoir (PRI).

Les accords économiques font aussi place au développement des sciences et des technologies. Dès cette année, 1% du PIB devrait être consacré à des investissements dans ce domaine.

Ce qui pourrait aussi profiter au Québec. «Lors de la visite de la première ministre Marois [en juin 2013], nous avons signé des ententes de coopération, dont l'une vise la création d'un centre des sciences de la santé, en partenariat avec l'Université McGill», explique le ministre Reyes.

Ce futur centre de recherche sera construit dans l'État du Jalisco, à proximité de l'Université d'État. L'accord comprend notamment des échanges étudiants entre Montréal et Guadalajara.

La pointe de l'iceberg

Le secteur des télécommunications est aussi ciblé à plusieurs reprises par le Pacte. Certaines chaînes de télévision devront être distribuées gratuitement par exemple. Et un peu à l'image du Canada et de son Bureau de la concurrence, les autorités vont resserrer les règles quant aux monopoles.

Au Mexique, 70% du marché du téléphone cellulaire est contrôlé par América Móvil, du milliardaire Carlos Slim, et 70% du marché de la câblodistribution est détenu par Televisa, du milliardaire Azcárraga Jean.

En outre, les règles qui régissent les institutions financières, dont la Banque commerciale, seront assouplies. Le gouvernement veut faciliter l'accès au crédit pour les entreprises et les entrepreneurs, ce qui s'avère très complexe actuellement.

Plus inusité, l'accès à Internet haute vitesse pour tous les Mexicains sera obligatoire. Ce droit devrait même être inscrit dans la constitution.

Et ce ne sont là que quelques exemples des accords qui visent à réformer l'économie. Quatre autres chantiers, sur l'éducation, les institutions démocratiques, la sécurité et la justice et les droits sociaux, sont également en cours.

Quelques mois à peine après sa victoire aux élections de 2012, le président Enrique Peña Nieto propose un pacte à ses ennemis politiques. Une entente inclusive, comme le soulignent les premières lignes du préambule qui ouvre le Pacte, «Aucune force politique ne peut, seule, imposer sa propre vision [...] »

D'un point de vue politique, le tour de force est réussi. Le 2 décembre de la même année, les trois principaux partis politiques mexicains, le PAN (droite), le PRI (au pouvoir) et le PRD (gauche) signent l'entente. Des compromis sont négociés et un calendrier, qui s'étend jusqu'en 2018, est dessiné.

Reste à voir si les réformes économiques proposées iront de l'avant, ou échoueront le test de la gronde populaire.

Pour consulter tous les articles de la série, cliquez ici

À la une

Netflix dépasse encore les attentes avec 2,3G$US de profits trimestriels

Il y a 16 minutes | AFP

Netflix a annoncé jeudi 2,3G$US de profits trimestriels.

Le CELI au décès: fermez-le au plus vite!

Édition du 10 Avril 2024 | Charles Poulin

IL ÉTAIT UNE FOIS... VOS FINANCES. On entend toujours dire que les fonds retirés du CELI ne sont pas imposables.

Nestlé sous pression de ses actionnaires au sujet des aliments sains

15:23 | AFP

Nestlé s’était fixé pour objectif de faire croître la part des aliments les plus nutritifs dans son chiffre d’affaires.