SNC-Lavalin Inde, une entreprise indienne à part entière

Publié le 12/02/2011 à 00:00, mis à jour le 10/02/2011 à 12:10

SNC-Lavalin Inde, une entreprise indienne à part entière

Publié le 12/02/2011 à 00:00, mis à jour le 10/02/2011 à 12:10

" Si le reste de l'entreprise disparaissait, SNC-Lavalin Inde continuerait d'exister ", croit Ronald Denom, président de SNC-Lavalin International. Ces six dernières décennies, l'entreprise montréalaise a progressivement fait sa marque en Inde. À tel point qu'aujourd'hui, elle se targue d'avoir entrepris ou mené à bien plus de 150 projets et d'avoir contribué à hauteur de 4 % de l'hydroélectricité du pays. Au fil du temps, elle est devenue une entreprise indienne à part entière.

Dans son processus d'expansion et d'" indianisation ", SNC-Lavalin a fait l'acquisition de plusieurs entreprises. En 2005, elle a racheté RJ Associates, spécialisée en chimie, mines et métallurgie. En 2007, elle a acquis Span Consultants, une entreprise de construction d'infrastructures (métros, ports, aéroports, etc.) et la société pharmaceutique Pipecon Consultants. " L'Inde est spécialisée dans les médicaments génériques, un domaine dans lequel le Québec est également fort; il s'agissait pour nous d'un investissement logique ", explique Ronald Denom, qui est au service de la maison-mère depuis 31 ans.

Ainsi, l'entreprise est désormais présente en Inde dans des secteurs distincts des projets hydroélectriques qui ont fait sa réputation.

Répondre à des appels d'offres en solo

L'an dernier, SNC-Lavalin a décidé d'ajouter une corde à son arc en créant un fonds destiné aux investissements dans les infrastructures. " L'Inde a des besoins criants en la matière; tout est à faire. À la fin de 2010, nous avons conclu une entente avec l'entreprise indienne KMC de Hyderabad pour bonifier 188,8 kilomètres de routes dans l'État de l'Andhra Pradesh. " SNC-Lavalin participera à l'élargissement de la route de deux à quatre voies et assurera son entretien pendant 30 ans.

Même la participation en solo à des appels d'offres sans partenaire indien, ne l'effraie pas. Habituellement, les entreprises étrangères se plaignent de ne pas maîtriser les règles du jeu de ces processus parfois peu transparents, où les Indiens ont souvent une longueur d'avance. " Après plus de 50 ans ici, cela ne nous pose aucun problème ", assure Ronald Denom.

Si SNC-Lavalin fait généralement cavalier seul en ce qui a trait aux projets hydroélectriques, elle travaille souvent en tandem avec des entreprises locales relativement aux contrats de construction ou d'infrastructure. " Par exemple, si nous devons déplacer un temple, nos partenaires savent mieux comment s'y prendre et comment parler avec les citoyens concernés. "

Tirer profit de l'ouverture économique

La construction, dans les années 1950, d'une centrale hydroélectrique dans l'État septentrional du Tamil Nadu semble bien loin. Mené dans le cadre d'un programme de développement destiné à aider les pays en voie de développement, ce projet était le premier mandat du géant québécois à l'extérieur du Canada. À l'époque, se rappelle M. Denom, la croissance économique en Inde était très faible et le secteur hydroélectrique était contrôlé par le gouvernement. " En blaguant, nous parlions du hindu growth rate. Les choses avançaient très tranquillement; nous étions à la merci d'une bureaucratie pesante. Nous travaillions toujours à des projets, mais nous n'en avions pas beaucoup. "

Lorsque l'économiste Manmohan Singh est devenu ministre des Finances, au début des années 1990, puis premier ministre, en 2004, le vent a tourné. La libéralisation s'est mise en place avec la privatisation d'entreprises d'État. Les investissements étrangers ont été autorisés dans le secteur de la génération électrique (hydroélectrique et thermique). Du coup, d'importantes sommes d'argent ont convergé vers les centrales thermiques et les lignes de transmission, et SNC-Lavalin a habilement su tirer profit de l'ouverture économique.

Un pays incontournable

Aujourd'hui, le responsable des activités internationales de SNC-Lavalin confirme que l'Inde représente un marché stratégique pour l'entreprise montréalaise. " Notre chiffre d'affaires n'est pas aussi élevé qu'ailleurs, à cause de la nature des projets que nous y menons, mais il s'agit d'un pays d'avenir où il faut absolument être. "

L'Accord de coopération nucléaire entre le Canada et l'Inde, signé en juin 2010 par les deux premiers ministres, représente un énorme potentiel d'affaires, selon Ronald Denom. Il considère que les deux pays possèdent une technologie de base commune et gagneraient à combiner leur savoir-faire. " SNC-Lavalin pourrait devenir un acteur important sur le marché nucléaire mondial dans le secteur des réacteurs de moyenne taille, dit-il. Beaucoup de pays recherchent des réacteurs de plus petit format. Il s'agit d'un de mes rêves de voir se réaliser ce potentiel. "

4 %

Proportion de l'hydroélectricité produite en Inde qui est générée par des centrales construites par SNC-Lavalin.

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