OMC: le commerce mondial reste désespérément morose

Publié le 30/09/2015 à 11:41

OMC: le commerce mondial reste désespérément morose

Publié le 30/09/2015 à 11:41

Par AFP

(Photo: Shutterstock)

Le commerce international, considéré comme un facteur de croissance économique, reste désespérément morose en raison de la situation dans les pays émergents et de la chute des prix dans les matières premières, selon les dernières estimations de l'OMC.

L'Organisation mondiale du commerce, qui publie deux fois par an ses prévisions sur l'évolution du commerce mondial, a une nouvelle fois mercredi révisé à la baisse ses chiffres attendus pour 2015.

Désormais, l'OMC ne s'attend plus qu'à une croissance du commerce mondial de 2,8% en 2015, un chiffre bien inférieur aux 4% prévus en avril, et aux 5,3% avancés en avril 2014.

Ces estimations sont publiées alors que s'ouvre ce mercredi à Atlanta (États-Unis) un nouveau round pour boucler l'accord de libre-échange transpacifique (PTP), après des années de discussions.

Il s'agit de mettre en place une zone de libre-échange représentant 40% du PIB, ce qui devrait booster le commerce.

"L'image reste très sinistre", a déclaré à l'AFP Philippe Waechter, directeur de la recherche économique à la banque Natixis.

Au ralentissement économique dans les pays en développement et en Asie et à la chute des prix des produits de base, il faut ajouter le fait qu'il manque toujours "une locomotive" dans le monde qui puisse tirer la croissance, a-t-il ajouté en substance.

Mercredi, les économistes de l'OMC ont pointé du doigt trois facteurs essentiels expliquant cette morosité: "un ralentissement économique plus fort que prévu dans les pays en développement et les pays émergents, des risques de déstabilisation des marchés financiers suite à une éventuelle hausse des taux d'intérêt de la Reserve Federale et des coûts imprévus liés à la crise des migrants en Europe".

Hausse des exportations: l'Amérique du nord en tête

Pour l'année 2015, l'OMC table cependant sur une bonne performance de la région Amérique du nord, qui devrait voir ses exportations en hausse de 4,4%.

Concernant l'Europe, l'OMC table sur une hausse de 2,8%, derrière l'Asie (3,1%).

Du côté des importations, l'OMC prévoit des hausses de 2,9% (pays développés) et 1,8% (pays en développement).

L'an dernier, le commerce mondial avait augmenté de 2,8%. Cette performance était en net recul par rapport aux années d'avant la crise de 2008, où le commerce augmentait en moyenne de 6% chaque année.

Les économistes de l'OMC ont surtout dû revoir leurs prévisions à la baisse en Asie. La croissance des exportations pour 2015 est évaluée à 3,1%, contre 5% prévu en avril. Au cours du premier semestre de l'année 2015, la croissance du commerce mondial n'a progressé que de 2,3%.

Si les prévisions de l'OMC se confirment, 2015 sera la quatrième année consécutive dans laquelle la croissance des échanges ne dépassera pas les 3%, pratiquement au même niveau que la croissance du PNB.

Dans les années 90 et au début des années 2000, le commerce mondial évoluait deux fois plus vite que la croissance du PNB.

Ouvrant le Forum public de l'OMC, prévu jusqu'à vendredi à Genève, son directeur général, Roberto Azevedo, a exhorté les gouvernements "à placer le commerce mondial sur une trajectoire plus robuste en prenant une série d'initiatives".

Dans ce contexte, 12 pays riverains du Pacifique, mais sans la Chine, vont tenter de trouver un accord à Atlanta après l'échec de leur dernière tentative à Hawaï en juillet.

"Je pense que les perspectives sont bonnes de voir un accord conclu cette semaine", a estimé Joshua Melzer, un expert en négociations commerciales auprès du Brookings Institution à Washington et lui-même ancien négociateur australien.

Mais plusieurs organisations non-gouvernementales dénoncent le secret entourant ces négociations, qui suscitent une forte résistance dans certains pays concernés.

Les principaux sujets qui bloquent encore portent sur les importations de pièces détachées automobiles, la durée des brevets pour les médicaments biologiques et l'ouverture de certains marchés, dont le Canada, au produits laitiers néo-zélandais.

Les pays représentés aux négociations sont l'Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les États-Unis et le Vietnam.

Si un accord est conclu sur le PTP, il pourrait servir de modèle pour les autres négociations actuellement en cours entre les Etats-Unis et l'Union européenne appelé Traité de commerce transatlantique (TTIP en anglais, Tafta en français).

À la une

Bourse: Wall Street craint une escalade au Moyen-Orient

Mis à jour le 15/04/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Toronto a perdu près de 160 points, plombé par la faiblesse des actions du secteur de l’énergie.

À surveiller: Quincaillerie Richelieu, Cogeco Communications et Constellation Brands

15/04/2024 | Jean Gagnon

Que faire avec les titres de Richelieu, Cogeco et Constellation Brands ? Voici quelques recommandations d'analystes.

Bourse: les gagnants et les perdants du 15 avril

Mis à jour le 15/04/2024 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.