Les craintes à propos du protectionnisme sont exagérées, selon l'ambassadeur Bruce Heyman

Publié le 06/12/2016 à 16:50

Les craintes à propos du protectionnisme sont exagérées, selon l'ambassadeur Bruce Heyman

Publié le 06/12/2016 à 16:50

Par François Normand

L'ambassadeur américain au Canada, Bruce A. Heyman. (Photo: Ambassade des États-Unis au Canada)

Les entreprises canadiennes ne doivent pas trop s'inquiéter d'une possible montée du protectionnisme aux États-Unis, car la relation commerciale entre les deux pays est solide, affirme l'ambassadeur américain au Canada, Bruce A. Heyman.

Dans un entretien exclusif avec Les Affaires ce mardi, le diplomate a voulu rassurer les entreprises et les dirigeants politiques au Canada qui craignent que l'élection de Donald Trump fasse en sorte qu'il soit plus difficile d'exporter ou de faire des affaires sur le marché américain.

Les États-Unis demeurent fondamentalement «ouverts aux affaires», sans parler du fait que la relation canado-américaine est un modèle pour le monde entier, selon lui.

«Elle est un succès, elle est équilibrée et elle est efficace», a déclaré l'ambassadeur en marge de son allocution lors de l'événement Select USA, qui se tenait ce mardi à Montréal.

L'événement accueillait des dizaines d'entreprises canadiennes ainsi que des représentants de 26 organisations de développement économique de villes, de régions ou d'États américains, comme le Texas.

La tenue de cet événement démontre d'ailleurs à quel point le Canada est important pour l'économie américaine, affirme Bruce Heyman. «Ces organisations sont enthousiastes à l'idée de pouvoir attirer des investisseurs et de travailler avec des entreprises canadiennes», dit-il.

Depuis l'élection de Donald Trump, l'inquiétude est cependant palpable dans les milieux d'affaires et financiers au Canada. Durant la campagne, le candidat républicain a d'ailleurs indiqué qu'il voulait renégocier l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).

Davantage de Buy America et de Buy American?

Plusieurs analystes au Canada craignent aussi que les clauses du Buy America et du Buy American se multiplient avec la nouvelle administration Trump - un phénomène qui a du reste commencé depuis la crise de 2008-2009, avec le plan de relance du président Obama.

Bruce Heyman demeure prudent quand nous lui demandons s'il s'attend à une multiplication des clauses d'achats locaux avec la nouvelle administration Trump, qui a, elle aussi, un vaste programme d'investissements dans les infrastructures.

«Je ne sais pas ce à quoi on va assister», dit-il, en précisant que les clauses du Buy America et du Buy American sont «cohérentes» avec les accords commerciaux des États-Unis.

Là aussi, il lance un appel au calme: «Je pense que cela [la crainte de voir une multiplication de ces clauses] est peut-être un peu exagéré.»

L'ambassadeur se dit d'ailleurs optimiste pour l'avenir de la relation entre le Canada et les États-Unis

«Même dans cet environnement, je crois que la relation canado-américaine va continuer de croître.»

En 2015, les échanges marchandises entre les deux pays ont atteint 687,4 milliards de dollars canadiens, soit le niveau le plus élevé depuis 2006, selon Statistique Canada.

Et si l'on tient compte des biens, des services et des investissements, les échanges économiques entre les deux pays surpassent les 1 300 G$US, selon l'Ambassade des États-Unis à Ottawa.

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